Le ministre de l'Agriculture et du Développement local, Saïd Barkat, a exclu toute augmentation des prix du pain et du lait, hier, en marge des premières assises nationales sur la vulgarisation agricole organisées à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP). « Il n'y aura pas de crise du pain », a-t-il souligné. Se voulant rassurant, le ministre a affirmé qu'il n'y aura pas de pression sur ce produit de large consommation, étant donné que l'Etat dispose de réserves suffisantes en matière de céréales pour plusieurs mois. Il n'en est pas de même pour les fruits et légumes dont les fluctuations des prix sont dues, a-t-il expliqué, au fait que les produits ne sont pas de saison. « Nous reconnaissons que les prix sont élevés mais la production ne peut pas être disponible toute l'année avec le même prix », a-t-il avancé. Sur un autre registre, M. Barkat a annoncé la création d'une école supérieure de l'agriculture et de la foresterie sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette décision a été prise à l'issue de l'audience que le chef de l'Etat lui a accordée pour faire le bilan de son secteur, a-t-il précisé. Il a indiqué en outre que le premier magistrat du pays a appuyé la proposition du secteur de se doter d'une banque spécialisée qui sera exclusivement consacrée à l'agriculture. Une institution financière pourrait être créée à cet effet. Il semble cependant qu'un retour de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) à sa vocation initiale, à savoir le financement d'investissements agricoles, soit également envisagé. M. Barkat a indiqué par ailleurs que 500 exploitations agricoles publiques ont été sélectionnées pour y former les agriculteurs et les vulgarisateurs agricoles. Il a signalé que son département avait sous sa tutelle 64 centres de formation de haut niveau qui formaient notamment des techniciens supérieurs. Il n'en reste plus que 13, a-t-il mentionné. Les autres sont passés sous la tutelle de l'enseignement supérieur. Le ministre a insisté sur la nécessité de réorganiser et de redéployer l'appareil de vulgarisation pour une meilleure efficacité. D'après lui, les 1400 vulgarisateurs que compte le pays dont 45% de femmes ont besoin de recyclage. « Les vulgarisateurs ont joué un rôle important dans la lutte anti-acridienne. On ne disposait que de 1200 agents de l'Institut national de la protection des végétaux, mais grâce à l'apport des vulgarisateurs plus de 156 000 personnes ont été formées et ont contribué à cette opération », a-t-il rappelé, tout en soulignant au passage que le péril acridien est totalement écarté. Les vulgarisateurs doivent pousser les agriculteurs à s'orienter vers les activités les plus rentables, a-t-il ajouté. Ils sont également appelés à faire en sorte à ce que les exploitants agricoles respectent l'itinéraire technique pour améliorer la productivité. « Nous produisons 50% de nos besoins en céréales, mais si les céréaliculteurs respectaient l'itinéraire technique, la production serait meilleure », a-t-il relevé. A la fin de cette rencontre, une vingtaine de vulgarisateurs ont été récompensés pour leurs efforts sur le terrain.