«L'Algérie est prête à faire face à une éventuelle progression des criquets pèlerins». «Nous sommes disposés à produire malgré le manque de pluviosité», a rassuré, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le Dr Saïd Barkat. «Nous sommes obligés de produire et la raréfaction de la pluie n'aura aucun effet sur les prix des fruits et légumes», a lancé le ministre qui s'exprimait en marge de la tenue des premières assises nationales sur la vulgarisation agricole. Selon lui, tous les programmes et plans déjà mis en oeuvre par son département ministériel sont adaptés à l'aridité du pays. Il faut préciser que les infrastructures de stockage de surface (barrages et retenues collinaires) dépendent essentiellement des précipitations, c'est pourquoi il est compréhensible aujourd'hui, de voir les fellahs scruter le ciel et implorer le moindre soupçon de nuage qui passe. Cette inquiétude est née du fait que notre pays n'a enregistré que deux journées de pluie durant les deux derniers mois (octobre et novembre). Il faut souligner que l'Algérie avait, dans le passé, pris en charge le phénomène de la sécheresse. Un plan Orsec a été d'ailleurs déclenché pour faire face à ce problème en orientant les efforts sur une politique de construction de barrages et de retenues d'eau en mesure de mobiliser les eaux qui se perdent dans la nature. Evoquant à l'occasion la hausse des prix des légumes, le ministre dira que son département «n'est responsable que de l'accompagnement de la production. Le contrôle des prix est pris en charge par d'autres structures». Il rassure aussi à ce propos que les prix du lait et du pain ne connaîtront aucune augmentation. Sur un autre volet, le Dr Saïd Barkat a écarté tout risque d'invasion acridienne. «L'Algérie est prête à faire face à une éventuelle progression des criquets pèlerins détectés au nord de la Mauritanie», a-t-il précisé. «Si ces essaims arrivent chez nous, l'Algérie est en mesure de traiter plus de 600.000 hectares de régions infestées par jour», avait-t-il déjà affirmé. Il ajoute que le dispositif de lutte antiacridienne sera particulièrement renforcé, notamment, à travers la formation de 156.000 agents en plus des 1200 déjà existants. «Cela nous évitera pour deux ans tout risque d'invasion et empêchera la progression des criquets vers le territoire algérien», indique le ministre. Il est à noter que l'Algérie a déclenché l'état d'alerte suite à l'annonce faite par la Mauritanie de l'apparition d'essaims de criquets pèlerins dans plusieurs régions de ce pays. Evoquant l'exportation des dattes, le Dr Barkat a insisté sur la nécessité de revoir cette politique. «Nous produisons 512.000 tonnes de dattes annuellement et nous n'exportons que 11.000 tonnes.» Revenant au sujet de la rencontre d'hier, le ministre Barkat a déclaré qu'il existe 1400 vulgarisateurs agricoles, dont 54% sont des femmes. Un chiffre que le ministre juge insuffisant, tout en annonçant le lancement, incessamment, d'un programme de formation pour 5000 cadres du secteur, dont les vulgarisateurs. Dans ce cadre, le premier responsable du secteur a indiqué que le président de la République a décidé la création d'une école supérieure des agriculteurs et des forestiers, ainsi que la création d'une banque spécialisée dans l'agriculture.