En raison d'un resserrement de l'offre et de l'augmentation de la demande, les prix du pétrole brut, au même titre que ceux des métaux, devraient connaître durant l'année en cours une hausse sensible par rapport à l'année précédente. C'est ce qu'anticipe la Banque mondiale dans son édition 2017 de sa publication trimestrielle sur les perspectives des marchés de matières premières, Commodity Markets Outlook. La Banque mondiale maintient, en effet, ses prévisions concernant les cours du pétrole pour l'année 2017 à 55 dollars le baril, soit un bond de 29% par rapport à 2016. «Les prix de la plupart des produits semblent avoir atteint le sommet l'année dernière et sont sur la bonne voie pour augmenter en 2017», a indiqué John Baffes, économiste et auteur principal du rapport en question, précisant, cependant, que «des changements dans les politiques pourraient modifier cette tendance». Les prévisions de la Banque mondiale pour les prix de l'énergie reposent sur l'hypothèse selon laquelle «les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres pays producteurs de pétrole se conformeront en partie à l'accord de limitation de la production, après une longue période de production effrénée», explique l'institution financière. Beaucoup d'experts qui scrutent le marché pétrolier rejoignent cette analyse et avancent deux hypothèses. La première consiste en un scénario «haut» entre 50 et 60 dollars le baril, une situation qui prévaut actuellement et suppose «un bon respect» de l'accord conclu fin novembre par l'OPEP et d'autres pays producteurs pour limiter leur production et permettre aux cours de se redresser, après une chute liée à un excédent d'offre depuis mi-2014. L'OPEP s'est fixé un objectif de production de 32,5 mbj pour six mois à compter de janvier, tandis que ses pays partenaires devraient réduire leur production de 558 000 barils par jour. Ces efforts sur la production font suite à une précédente stratégie d'inondation du marché pour concurrencer le pétrole de schiste américain. La deuxième hypothèse concerne le «scénario bas» lié à une reprise plus rapide de la production américaine de pétrole de schiste pouvant engendrer un retour des niveaux de 40 à 50 dollars le baril. Il faut dire, à ce propos, qu'en raison de la remontée des prix du pétrole sur les marché mondiaux, les grandes compagnies américaines tablent, au-jourd'hui, sur une relance de la production d'huiles de schiste (shale oil), redevenues rentables avec un baril américain passé depuis près de deux mois au-dessus de 50 dollars. A ce propos, le cabinet Baker Hughes a constaté dernièrement «une forte augmentation des puits pétroliers aux Etats-Unis», ce qui est généralement considéré comme un indicateur anticipé d'une augmentation de la production, précisant par la même que «depuis maintenant six mois, le nombre de forages américains s'oriente vers la hausse».