La Banque mondiale revoit à la hausse ses prévisions pour les cours du pétrole en 2017, tablant désormais sur un prix de 55 dollars le baril de brut contre une moyenne de 43 dollars durant 2016, soit un bond de 29%. C'est ce qu'annonce cette institution dans son l'édition 2017 de sa publication sur les perspectives des marchés de matières premières, Commodity Markets Outlook. "Les prévisions pour les prix de l'énergie reposent sur l'hypothèse selon laquelle les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres pays producteurs de pétrole se conformeront en partie à l'accord de limitation de la production après une longue période de production effrénée", souligne le rapport. La semaine dernière, l'organisme français de recherche IFP énergies nouvelles a estimé également en invoquant les mêmes raisons, que le prix du pétrole devrait se stabiliser entre 50 et 60 dollars le baril cette année. Mais on pourrait revenir aussi à un scénario bas lié à une reprise plus rapide de la production américaine de pétrole de schiste, a affirmé son président Didier Houssin. À ce moment-là, le baril de pétrole descendra jusqu'à 40 dollars le baril. La Banque mondiale revoit à la hausse également ses prévisions de croissance des prix des métaux et prédit une augmentation des prix des matières premières industrielles en 2017. Les cours des métaux et des minéraux devraient ainsi gagner 4,1% cette année, en hausse de 0,5 point par rapport aux prévisions précédentes, du fait des tensions constatées sur l'offre. Les prix du zinc devraient flamber de plus de 20%. Une hausse entraînée par la fermeture de plusieurs grands sites miniers et des réductions de production étalées sur plusieurs années. "Les prix de la plupart des matières premières semblent avoir atteint leur plus bas niveau l'année dernière et sont en bonne voie pour remonter en 2017", fait remarquer John Baffes, économiste senior et auteur principal du périodique Commodity Markets Outlook. "Des revirements dans les politiques pourraient toutefois infléchir cette tendance." Quant aux prix des produits agricoles, ils devraient augmenter de moins de 1% cette année, selon toujours les prévisions de la Banque mondiale. Les prix des céréales connaîtront, quant à eux, une baisse de 3% à la faveur des perspectives plus propices à l'offre. Dans son analyse de la situation des économies émergentes ou en développement exportatrices de matières premières, la section Special Focus, considère qu'elles ont été durement frappées par le ralentissement de la croissance des investissements, de 7,1% en 2010 à 1,6% en 2015. "La faiblesse des investissements, aussi bien publics que privés, freine tout un éventail d'activités dans les pays émergents ou dans les économies en développement qui exportent des matières premières", constate Ayhan Kose, directeur du groupe chargé des perspectives de développement à la Banque mondiale. Il ajoute que "la plupart de ces économies disposent de peu de marge de manœuvre pour contrer le ralentissement de la croissance des investissements et doivent donc recourir à des mesures visant améliorer l'environnement des affaires, promouvoir la diversification économique et améliorer la gouvernance pour ouvrir de meilleures perspectives de croissance à long terme". R. N.