21 janvier 1995- 21 janvier 2017. 22 ans séparent ces deux dates. C'est le temps qui est passé depuis l'assassinat de Rachid Heraïgue à Alger. Avec sa tragique disparition, l'Algérie a perdu l'un de ses meilleurs enfants et le football l'un de ses plus loyaux serviteurs et dirigeants désintéressés. Président du CR Belouizdad, il s'est singularisé par rapport à d'autres dirigeants de club par son engagement au service du football. Sa destinée était dès lors tracée. Il a été élu président de la Fédération algérienne de football (FAF) au lendemain de la démission de Mouldi Aïssaoui. Elu sur un programme ambitieux et surtout de rupture, il a rapidement organisé les assisses nationales du football avec le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque (1994), Sid Ali Lebib. Le retour à la légalité, la lutte contre la corruption, la réorganisation et le développement du football étaient les axes principaux de son programme qui avait recueilli l'adhésion de la famille du football. Il n'a pas eu le temps de le faire. Il a été ravi à l'affection des siens à l'âge de 58 ans. Né à Béjaïa le 19 mars 1937, il s'est engagé dans le combat libérateur aux côtés de ses frères et sœurs, tous et toutes militant(e)s à la Fédération FLN de France. Arrêté par l'armée française en 1957, il a été condamné à 5 ans de prison et a été libéré au lendemain de l'indépendance. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de sociétés et entreprises nationales. Quand il est arrivé à la tête de la FAF, il avait beaucoup de projets pour le football algérien et n'entendait pas s'éterniser au poste de président. Le destin en a voulu autrement. Il est parti en laissant l'image d'un homme intègre, compétent et d'un dirigeant engagé.