Le mécontentement qui s'est fait jour, en cette fin de semaine, à El Bayadh et dans d'autres communes de la wilaya, semble, de prime abord, avoir été provoqué par le manque de célérité dans la conduite des aménagements urbains qui auraient permis à la population de faire face, sans encombres, aux dernières intempéries ; et l'opacité qui entoure l'attribution des aides à la construction ainsi que le pourvoi des postes mis en compétition par la direction de l'Education. Si l'on peut résumer cela ainsi, ces facteurs conjugués ont été à l'origine de manifestations de colère et de désapprobation qui ont eu pour théâtre la voie publique et le siège des mairies, mardi et mercredi derniers, pour vilipender des pratiques occultes qui pénalisent en premier lieu ceux qui se morfondent dans la précarité. Ce seront les universitaires qui, à l'appel de leurs associations, entameront ces revendications, en se massant par dizaines devant la direction de l'Education, pour dénoncer la manière avec laquelle le concours, puis le choix des candidats qui doivent postuler à un emploi d'enseignant, ont été effectués. L'audience que leur aura accordée l'inspecteur d'Académie ayant tourné court, les protestataires seront reçus au bureau du chef de cabinet, dont ils ressortiront sitôt que le directeur de l'Education s'y était introduit. Ce dernier expliquera qu'en plus des délais, qui restent à son point de vue acceptables, le fait que les corrections soient confiées à un centre aussi éloigné que celui de Saida, n'empêche pas que de telles incompréhensions se produisent. Et que la proclamation des résultats intervient, somme toute, sous le contrôle de la Fonction Publique, qui est le seul organe habilité pour émettre des réserves. Le même jour, ce sera au tour des habitants du quartier de Ouled Yahia, qui se sont installés à la périphérie nord de la ville pendant les années 1990, d'envahir les bureaux de la mairie d'El Bayadh pour réclamer l'octroi de l'aide à la construction, dont leurs voisins, qui ont eu accès au logement participatif, ont déjà bénéficié. Réfection provisoire Cette situation qui a fait l'objet de précédentes relations, n'a toujours pas abouti malgré les promesses qui ont été faites. Sachant que les 140 familles qui résident sur les lieux, lassées d'attendre une solution qui n'arrivait pas, ont dû se résoudre, par des moyens prélevés déjà des maigres ressources qui les font subsister, à la réfection provisoire de leurs habitations, sans justifier de titres de propriété. Pris au dépourvu par les débordements des eaux qui se sont accumulées dans les rues, et poussées par les infiltrations des suites des fortes chutes de pluie pendant la nuit de mardi à mercredi, des citoyens de Bougtob sont sortis crier leur désappointement face à l'absence du moindre petit caniveau qui aurait pu écarter ce risque qui prenait de l'ampleur, n'était l'accalmie apparue ensuite. Pour les mêmes raisons, les habitants du quartier CNEP à El Bayadh ont occupé pendant ces deux jours la rue pour exiger la poursuite des travaux de viabilisation à l'intérieur du tissu urbain, interrompus après le bitumage des grandes artères. Ils mettront fin à ce rassemblement lorsqu'ils obtiendront satisfaction. La journée suivante, les engins s'étant remis au travail. A Brezina (à 100 km au sud du chef-lieu), une foule de mécontents investira les bureaux de la municipalité, après les heures d'ouverture, pour s'élever contre les listes d'attribution du logement rurale, jugées arbitraires et sujettes à caution. Les préposés aux guichets seront contraints de quitter leur lieu de travail et les bureaux fermés, avant que le mouvement ne soit apaisé par l'intervention du Chef de daïra. L'assemblée élue de l'APW avait, à ce moment, d'autres préoccupations pour faire face aux dissensions qui ont fini par miner sa cohésion. Devenue bicéphale à la suite de la cooptation d'un nouveau président par les 19 membres opposés à celui qui occupe toujours son fauteuil dans le mandat actuel, l'Assemblée n'a pas été en mesure d'examiner les difficultés dans lesquelles se débat la population.