A l'initiative de Nicolas Bonnet Oulaldj, président du groupe communiste de la mairie de Paris, une décision a été approuvée par le Conseil de Paris, lors de sa séance de mardi 31 janvier 2017, de déposer une plaque en mémoire des 7 manifestants (six Algériens et un Français) décédés lors de la triste et tragique journée du 14 Juillet 1953. Il s'agit de Abdelkader Draris, Mouhoub Illoul, Larbi Daoui, Maurice Lurot, Amar Tadjadit, Abdallah Bacha et Tahar Madjène. Certains étaient communistes et militants de la CGT, d'autres étaient des militants du Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD) pour l'indépendance de l'Algérie. Depuis, une chape de plomb a couvert cet événement tragique à inscrire dans la lutte de la libération nationale. Il a fallu attendre une lettre de M. Lurot dans L'Humanité Dimanche et le film de Daniel Kupferstein pour que «le voile se lève sur cette manifestation et les morts qu'elle a déplorés», a rappelé le conseiller communiste. Et «leurs drapeaux, les portraits brandis de Messali Hadj, les slogans prononcés avaient été interdits, mais leur attitude était pacifique. Et ils n'étaient pas armés». «J'ai fait adopter par le Conseil de Paris un vœu rattaché à une délibération sur la transformation de la place de la Nation demandant qu'une plaque soit apposée sur cette place.» Le Conseil d'arrondissement du 12e s'est engagé le 18 janvier à apposer cette plaque, a ajouté Nicolas Bonnet. L'apposition de cette plaque, qui a reçu un avis favorable de l'exécutif de la Ville de Paris et qui a été votée par l'ensemble des élus, à l'exception des conseillers LR (qui ont voté contre), se fera vraisemblablement le 14 juillet prochain. Cette décision contribuera à réparer une dissimulation historique. C'est en ce sens que Catherine Vieu-Charier, adjointe à la mémoire et au monde combattant, a relevé «la nécessité de transmettre une histoire complète et douloureuse». «Il ne s'agit pas de prendre parti ou de juger.» Ceci afin de renforcer «les bases d'une relation sereine avec l'Algérie sans occulter les zones d'ombre» et «construire ensemble un avenir de paix». Et de rappeler : «C'est dans cet esprit que depuis 2001 s'inscrivent toutes les commémorations liées à la Guerre d'Algérie qui ont commencé avec Bertrand Delanoë.» «La mémoire de la Guerre d'Algérie est toujours sensible, car plurielle. Nous assumons cette pluralité.»