Nous participerons aux élections législatives du 4 mai prochain pour gagner et récupérer un nombre important de sièges. La figuration n'est pas dans les traditions du parti», c'est le pari lancé, hier, par Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, à l'entame des travaux de la commission ouvrière de sa formation réunie en session ordinaire. Mme Hanoune a annoncé que sa formation politique entamera prochainement l'élaboration des listes des surveillants qu'elle déléguera pour assurer la couverture des bureaux de vote à travers tout le territoire national. «Les partis au pouvoir, qui redoutent le spectre le l'abstention, sont en partie responsables de cette situation. Ce sont le FLN et le RND qui ont suscité l'ire de la population en approuvant les projets antisociaux du gouvernement», tranche la première responsable du PT, qui estime que les élections ne sont qu'une étape conjoncturelle dans la vie d'un parti et que les politiques ce sont des processus. Pour Mme Hanoune, les législatives du 4 mai seront différentes des précédentes échéances et marqueront une étape charnière au regard de la situation interne et régionale. Elle n'a pas caché, à cet effet, ses craintes de voir les détenteurs de capitaux accaparer les sièges de l'Assemblée populaire nationale et dicter leur politique. Tout en qualifiant le climat politique qui préside à cette campagne électorale «d'asphyxiant», elle a cité nombre de facteurs dominants, notamment la loi de finances 2017, l'augmentation du taux de chômage, l'incapacité du gouvernement à recouvrer ses recettes fiscales. Ces élections qui se dérouleront, selon elle, dans un contexte politique, économique et social qui ne prête pas à l'optimisme, seront décisives pour l'Algérie. Elles seront, explique Mme Hanoune, soit l'occasion pour notre pays de suivre le chemin de la démocratie, de la paix, du progrès et du développement en respectant la volonté du peuple afin que le problème de la représentativité soit réglé définitivement, soit elles plongeront le pays dans l'instabilité et l'inconnu. «Ces élections peuvent aboutir à une explosion sociale ou à l'anarchie notamment dans le cas où il y aura de la fraude. Le PT a élaboré une stratégie qui prend en considération toutes ces hypothèses», note la secrétaire générale du PT justifiant sa participation aux législatives par le souci de défendre la démocratie, même si elle est «précarisée». «Il n'est pas question de laisser la place aux forces obscures ou à l'oligarchie à l'appétit vorace qui cherchent à s'emparer de tous les leviers du pouvoir», dit-elle. Risque d'une explosion sociale Mme Hanoune, pour qui les travailleurs et les fonctionnaires constituent la force garante de la pérennité de l'Etat, a fait savoir que son parti s'adressera lors de sa campagne électorale à la catégorie des travailleurs, artisans et des jeunes qui se distinguent par leur maturité et qui sont à même de concrétiser le changement. Revenant sur les révélations faites par Abdelwaheb Derbal, président de la haute instance de surveillance des élections (HIISE), la secrétaire du PT ajoute : «En avouant n'avoir nullement de prérogatives pour lutter contre l'argent sale qui a fait irruption dans le monde de la politique et en admettant qu'il n'a pas le pouvoir de contrôler le vote des militaires, Derbal a dit la vérité», déplore Mme Hanoune. En décortiquant les déclarations de M. Derbal et concernant le fichier électoral, elle a relevé les contradictions entre les discours du ministre de l'Intérieur et du président de l'HIISE. «Le premier parle de l'assainissement du fichier électoral et l'autre pense que l'assainissement du fichier électoral ne peut se faire que sur une période de 5 ans. Lequel des deux dit la vérité ? Aujourd'hui, il y a de hauts responsables qui ont annoncé leur participation à ces élections et utilisent les moyens de l'Etat pour leur campagne, que fait M. Derbal ?» s'interroge Mme Hanoune. Pour elle, les propos de M. Derbal sonnent comme des aveux d'impuissance et surtout dénotent, en clair, de l'absence d'une volonté politique. A cet effet, la leader du PT interpelle encore une fois le président de la République, le garant de la Constitution, pour qu'il mette fin à toutes ces incohérences. Par ailleurs, l'oratrice s'en est prise à la délégation parlementaire qui s'est rendue récemment aux Etats-Unis d'Amérique. «Cette délégation qui n'a pas eu l'audace de questionner les responsables américains sur les rapports négatifs établis systématiquement sur l'Algérie et leur position vis-à-vis du peuple palestinien ne représente pas le peuple algérien», affirme Mme Hanoune.