La machine judiciaire des Hauts-Plateaux sétifiens, qui s'est mise en branle pour mener une lutte implacable contre le fléau de la corruption qui gangrène l'économie nationale, vient de marquer un autre point. Ainsi, 4 cadres de l'agence BNA 704 du centre-ville de Sétif (située non loin de Bab Biskra) ont été écroués dimanche par le magistrat instructeur près la cour de Sétif, pour détournement et dilapidation de deniers publics. Le préjudice causé à l'institution s'élève pour l'heure à 90 millions de dinars. Selon certaines indiscrétions, les mis en cause accordaient des prêts, en faisant fi de la réglementation en la matière. D'après la même source, les prêts étaient octroyés sans aucune garantie. Pis encore, les chanceux bénéficiaires n'étaient pas obligés de constituer le moindre dossier. L'enquête diligentée par le parquet a découvert le pot aux roses. 11 personnes (6 clients et 5 banquiers dont l'ex-directeur qui se trouve en prison pour un autre détournement de 12 millions de dinars) sont impliquées. Après audition des accusés, le magistrat instructeur met quatre clients et quatre cadres en détention préventive, le cinquième ayant été, quant à lui, placé sous contrôle judiciaire. Un partenaire de l'agence a bénéficié de la liberté provisoire, alors qu'un mandat d'amener a été prononcé à l'encontre d'un autre, actuellement en fuite. Il convient de souligner que cette affaire intervient quelques jours après l'ouverture de l'épineux et scabreux dossier d'Eriad Sétif qui n'a toujours pas divulgué tous ces secrets. Selon une source digne de foi, les éléments de la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya épluchent encore le dossier des 2,8 milliards de créances dont une partie est détenue par des commerçants ayant « floué » plusieurs filiales du groupe, traîné dans la boue par la faute de mauvais gestionnaires. L'on apprend en outre que de nombreux autres dirigeants d'Eriad Sétif ont été, ces jours-ci, entendus par le magistrat en charge du dossier. « Ces coups de filet ne s'apparentent nullement à des opérations coup-de-poing », dira un juriste. « D'autant, ajoute-t-il, que les faits sont des preuves irréfutables de l'implication des mis en cause. »