Les pouvoirs publics semblent déterminés à mettre un terme aux affaires de corruption qui affectent l'économie nationale. L'ex-directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) d'Annaba a été mis, dimanche dernier, sous mandat de dépôt pour détournement, dilapidation et exposition de biens publics à la détérioration et ce, suite à une plainte de l'actuel directeur de cet établissement. L'enquête diligentée par les services de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya d'Annaba a permis de constater un écart négatif de l'ordre de plus de 7 millions de dinars et 11 millions de dinars constituant la valeur des matériels détériorés. Le matériel était, selon les même services, stocké au niveau d'un hangar de la société des travaux de l'Est implantée à Chaïba, commune de Sidi Amar. Celle-ci, faut-il le souligner, a fait l'objet d'une panoplie de scandales en matière de détournement, de mauvaise gestion et de dilapidation de deniers publics. Deux autres personnes, en l'occurrence le chef des moyens généraux et un magasinier de l´Opgi sont poursuivis dans la même affaire, selon la même source qui a précisé que les mis en cause sont à l'origine de malversations concernant des équipements et du matériel d´une valeur de 120 millions de dinars. Cette affaire s'ajoute aux autres scandales qui ont éclaté récemment impliquant des personnalités et des responsables d'institutions dont l'affaire de l'ex-wali d'Oran, Bachir Frik, et tout récemment du wali de Blida, Mohamed Bouricha, impliqué dans des affaires liées à la gestion du foncier agricole et industriel. Dans ce cadre, les pouvoirs publics semblent déterminés à mettre un terme à ces pratiques qui affectent l'économie nationale à travers l'application stricte et rigoureuse de la loi. Et c'est justement dans ce cadre que le gouvernement Ouyahia a pris des mesures draconiennes en matière de lutte contre la corruption à travers le lancement de l'opération «mains propres» qui permet également le contrôle financier et la rationalisation du budget de l'Etat. Le chef de l'Etat avait réaffirmé, dans une allocution prononcée devant la conférence nationale de réforme de la justice, sa détermination à mener une guerre implacable contre ce fléau. «La réforme de la justice est arrivée à un point de non-retour et il ne peut y avoir de développement, ni de démocratie, ni de crédibilité de l'Etat, sans application de la loi», avait déclaré, de son côté, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. Le gouvernement a également élaboré le projet de loi de lutte contre la corruption sur instruction du président de la République lequel a été adopté le 15 avril 2005 en Conseil du gouvernement. La loi vient instaurer un «code de conduite» chez les agents publics notamment dans la passation des marchés publics mais aussi la gestion des finances publiques. Elle vise «l'éradication de la corruption de ses origines et de ses sources, et prend son essor du grand souci d'exécution du programme du président de la République». En terme pénal, il est question de «l'incrimination de la corruption et l'élargissement de son application aux infractions de même nature déjà contenues dans le code pénal ainsi que des nouvelles infractions prévues par la convention des Nations unies à l'exemple de la corruption d'agents publics étrangers et de fonctionnaires d'organisations internationales publiques, de l'abus de fonction et de l'enrichissement sans cause». Sur le plan organique, il est prévu la mise en place d'un organe chargé de la prévention et de la lutte contre la corruption indépendant financièrement et administrativement. Il sera chargé de proposer une politique de prévention de centraliser et exploiter toute information qui peut servir à détecter les actes de corruption. Toutes ces mesures permettront de réduire l'ampleur de ce fléau qui ronge notre pays.