Face aux scandales de détournements et de corruption, le Président va interpeller les robes noires pour renforcer la machine judiciaire afin de combattre le crime économique. Les magistrats sont convoqués aujourd'hui à la Cour suprême. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, présidera l'ouverture officielle de l'année judiciaire 2009/2010. Ce rendez-vous annuel sera l'occasion pour le premier magistrat du pays de s'adresser directement aux robes noires. La sortie médiatique du Président promet d'être vigoureuse. Profitant de la présence des hauts cadres de l'Etat et de toute la famille de la justice, le chef de l'Etat mettra à profit cette opportunité pour donner des orientations fermes à suivre durant cette année, notamment en matière de lutte contre le crime économique. La lutte contre la corruption sera le maître mot du Président. Certes, le chef de l'Etat a toujours insisté sur l'importance qu'il y a de combattre ce phénomène, mais cette fois-ci il semble disposé à aller très loin pour contrer et résorber ce phénomène. Un discours solide et consistant est attendu, selon les observateurs de la scène nationale. Devant les scandales de détournements et de corruption qui défraient l'actualité nationale, le ¨Président Bouteflika va, il ne fait pas de doute, interpeller les robes noires afin que soit renforcée la machine judiciaire pour combattre ce phénomène qui gangrène la société. Malgré les réformes entamées, la corruption a pris des proportions alarmantes dans la société et menace sérieusement la stabilité des institutions de l'Etat. Pour son premier discours officiel, après son investiture pour un troisième mandat, M.Bouteflika va hausser le ton pour interpeller les consciences quant aux injustices sociales et les détournements des fonds publics. Sur ce point, les magistrats seront rappelés à l'ordre pour mener une lutte sans merci contre la corruption. Ce défi constitue, faut-il le souligner, l'un des principaux objectifs tracés par le chef de l'Etat pour sa troisième mandature. D'ailleurs, il a annoncé, à plusieurs reprises, son intention de «poursuivre et d'intensifier la lutte contre les pratiques du favoritisme et les passe-droits et contre la corruption en Algérie dont les effets contribuent à saper gravement le sens du travail et le goût de l'effort». «Cette politique doit s'accompagner par la nécessité de moderniser l'administration publique», a -t-il déclaré juste après sa réélection tout en insistant sur le rôle important des organes de presse dans la lutte contre ces travers de la société. Durant la campagne électorale, M.Bouteflika avait dénoncé haut et fort ce phénomène en appelant les citoyens à s'impliquer dans son éradication. «La lutte contre la corruption, la dilapidation des deniers publics, le blanchiment d'argent illicite et le détournement de biens doit se poursuivre sans relâche dans le cadre de la loi, seul juge et moyen légal auquel recourt tout un chacun pour réprimer et condamner tout acte illicite», a-t-il déclaré lors de l'ouverture de l'année judiciaire 2007/2008. Attachant une importance capitale à ce dossier, le chef de l'Etat va exhorter les magistrats à aller plus loin dans leur mission de réhabilitation de l'image de l'Etat auprès des citoyens. Le Président Bouteflika mettra en garde, dans ce contexte, les hommes de loi contre tout abus ou outrance dans l'application des lois. Afin de leur permettre d'exercer leurs fonctions selon les dispositions de la loi, l'Etat a pris en charge les préoccupations de cette corporation en améliorant leurs conditions de vie et de travail. La modernisation du système judiciaire et le renforcement des effectifs ainsi que l'amélioration du cadre de vie des robes noires sont autant de mesures qui ont été initiées la réforme du secteur. Il faut reconnaître que même si des lacunes existent encore, la justice a fait un grand pas en avant. Les procès traités ces derniers temps comme l'affaire de la BNA, Bcia, et BEA sont des preuves concrètes quant à l'efficacité (retrouvée?) de l'appareil judiciaire.