Le collectif d'appui à la microentreprise Ansej-CNAC-Angem (CAME) de la wilaya de Tizi Ouzou rejette la décision de rééchelonnement des crédits bancaires, annoncée il y a quelques jours par le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi. Les représentants du collectif ont estimé, hier, à l'occasion de l'assemblée générale tenue à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, que cette mesure n'est rien d'autre que de «la poudre aux yeux» à des entreprises déjà en difficulté. Le président du CAME, Karim Mebrouk, affirme que le collectif refuse ces mesures qui visent, selon lui, «à faire payer aux microentreprises l'échec de la politique d'emploi engagée à travers les différents dispositifs Ansej-CNAC-Angem». Il explique : «Faute de planification et par souci de gonfler les chiffres, ces dispositifs d'emploi, notamment l'Ansej, a profité à n'importe qui. Il existe même des cas où des entreprises ont été financées sans aucun apport personnel.» L'orateur invite les promoteurs des microentreprises à «ne pas tomber dans le piège du rééchelonnement des dettes bancaires, dont l'unique but est celui d'apaiser les esprits». Il qualifie ce rééchelonnement de «décision à caractère politique». Le CAME, ayant à son actif plus de 2000 adhérents, a introduit, dira le même intervenant, des propositions afin de gérer la situation de crise qui guette les promoteurs Ansej-CNAC-Angem, dont notamment «un remboursement des crédits à long terme après une phase de différé», ajoute-t-il, estimant la période de l'acquittement des dettes à plus de 23 ans. Le CAME a aussi exigé l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires entamées à l'encontre de certains promoteurs n'ayant pas remboursé. L'effacement intégral des dettes n'a jusque-là jamais été revendiqué par le CAME, mais «l'exiger est une possibilité qui n'est pas à écarter», affirme Yacine Guellal, secrétaire général du CAME. Il rappelle de son côté la nécessité «de créer un environnement favorable au travail des microentreprises afin de leur permettre de subsister». Il est à noter, par ailleurs, que le collectif d'appui à la microentreprise a annoncé la signature d'un accord avec une compagnie d'assurances. Il vise à «mettre à l'abri des risques, les différents promoteurs de la branche agricole, tout en instaurant un principe de professionnalisme», souligne-t-on.