Bilan n Pour cette année, 844 entreprises ont été créées dans le cadre de ce dispositif au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, qui ont généré 2248 postes d'emploi directs. Depuis la mise en place de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) de Tizi Ouzou, vers la fin de l'année 2004, jusqu'au 30 novembre dernier, 8577 microentreprises ont été créées dans le cadre de ce dispositif réservé aux jeunes chômeurs de 30 à 50 ans, dans différents secteurs, à l'image de l'agriculture, la pêche, l'artisanat, le bâtiment, le transport public et de marchandises, l'industrie, …. Ces entreprises ont généré 16880 postes d'emploi directs. La wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête de liste en matière de création de microentreprises dans les différents dispositifs, et si le Collectif de l'aide à la microentreprise relève les difficultés des promoteurs à rembourser leurs crédits, pour sa part le directeur de la CNAC de Tizi Ouzou, M. Ould Ali se veut rassurant. Il dit que grâce à la mise en place d'un dispositif de suivi des projets post-création depuis 2013 qui aide les entreprises à surmonter leurs difficultés, les entrepreneurs rencontrent moins de problèmes. «Les promoteurs disposent d'une semaine de formation dans la gestion d'entreprise prodiguée par nos cadres avant le lancement de leur projet», dira-t-il. Et d'ajouter : «Nous traitons les promoteurs en difficulté au cas par cas, et nous les invitons à se rapprocher de nos services pour trouver un plan de charge si nécessaire.» S'agissant des difficultés financières auxquelles font face les promoteurs pour démarrer leur activité, M. Ould Ali nous dira que «les entrepreneurs peuvent également bénéficier de crédits d'exploitation auprès des banques, et c'est dans le cadre de la convention qui lie les deux organismes, la CNAC et la banque». Questionné au sujet des entrepreneurs poursuivis en justice pour non-remboursement, ce dernier nous dira que ses services privilégient le règlement des litiges à l'amiable, via la médiation, avant d'avoir recours à la justice. «Même s'il existe une soixantaine d'entrepreneurs estés en justice, cela reste minime en comparaison avec le nombre d'entreprises crées» nous dira-t-il. S'agissant de la procédure de bénéficier d'un crédit CNAC que les promoteurs jugent très longue, M. Ould Ali nous dira que cette dernière a été allégée ces dernières années avec la diminution du nombre des promoteurs sollicitant des crédits. «Nous avons connu un rush au cours des années 2012 et 2013 ce qui a causé la lenteur dans le traitement des dossiers, mais à présent même la constitution du dossier a été allégée. Les prétendants peuvent aller sur notre site pour s'inscrire et ne se présenteront à la CNAC qu'après avoir obtenu un RDV, et c'est à nous d'interroger le fichier de l'état civil pour le retrait de l'acte de naissance», ajoutera-t-il. M. Ould Ali reviendra également sur les avantages octroyées aux entreprises créées dans le cadre des dispositifs de la création de la micro entreprise, notamment la réservation de 20% de la commande publique, à leur profit, selon le règlement du code des marchés publics en vigueur. D. I. Le mouvement prend une dimension nationale Les problèmes que rencontrent les promoteurs ne sont pas spécifiques à la wilaya de Tizi Ouzou, qui pourtant détient le record en matière de création de microentreprises. En effet, le problème est d'ordre national, nous dira le secrétaire générale du Collectif d'appui à la microentreprise, M. Guellel Yacine, qui relèvera pour l'occasion qu'«au départ, ces mouvements étaient isolés au niveau de certaines wilayas, où les promoteurs en difficultés s'exprimaient par le blocage des routes et autres…, d'autres associations de différentes wilayas du pays nous ont contactés pour exprimer leur soutien et leur désir de se joindre à notre mouvement à l'image de l'association Chouaâ ou encore une association de la wilaya de Djelfa qui coiffe 13 wilayas, ou encore cette de Mila, Alger, Laghouat…qui, toutes, voulaient adopter notre plateforme de revendications. En tout, environ 30 wilayas ont adhéré à notre mouvement», dira-il encore et d'ajouter «le jour où nous avons organisé la marche escargot, d'autres promoteurs des autres wilayas du pays voulaient entreprendre la même action à leur niveau, mais nous leur avons expliqué que nous nous ne voulions pas paralyser le pays. Des dizaines de promoteurs ont d'ailleurs organisé une action de protestation, alors que d'autres se sont contentés de remettre la même plate-forme de revendications à leurs responsables locaux.» Si le taux de recouvrement des dettes des entreprises est estimé à près de 82%, le Collectif d'appui aux microentreprises (Came), conteste ces chiffres en affirmant que plus de 25% des microentreprises sont en difficulté «A notre actif 1800 signatures», dira M. Guellal. «Nous ne voulons pas le pourrissement et notre slogan le reflète si bien, et nous avons prouvé par notre démarche que les chiffres donnés par les responsables sont faux, la catastrophe est bien plus éminente», dira-t-il encore. D. I. Le CAME compte hausser le ton l Le Collectif compte hausser le ton face au mutisme des autorités locales. «Si le gouvernement ne sort pas de son mutisme en enclenchant un dialogue national en nous associant à la prise de décision, les promoteurs vont procéder au blocage des banques par leur matériel acquis à crédit, et cela provoquera le blocage de toutes les villes du pays», affirme M. Guellal. Notre interlocuteur ajoutera en substance : «Nous avons tenu une assemblée constitutive d'un Forum national des microentreprises en général et non pas uniquement celles issues des dispositifs Cnac, Ansej et angem, à Bordj El Kifan le 11 octobre dernier, à laquelle ont pris part une trentaine de représentants de 12 wilayas à l'exemple de Ouargla, Laghouat, Oued Souf, Mila, Bouira, Boumerdès, Djelfa, Blida…. pour défendre les intérêts de la microentreprise qui constitue la colonne vertébrale de l'économie d'un pays.»