Le Collectif d'appui à la microentreprise de la wilaya de Tizi Ouzou (Came) s'est réuni, hier, en assemblée générale (AG) à la maison de la culture Mouloud-Mammeri durant laquelle il a qualifié "d'infondée" la démarche du ministère des Finances, de rééchelonner la dette des promoteurs Ansej. S'exprimant devant une assistance composée de promoteurs Ansej, Cnac et Angem, les représentants du Came ont expliqué que "les retombées désastreuses d'une telle procédure, une démarche infondée, dégénérative et génératrice d'intérêts qui risque de pourrir davantage la situation socioprofessionnelle de centaines de milliers de jeunes". Le Came rappellera qu'un projet de solution a été pourtant élaboré et soumis aux hauts responsables du pays et comportant "la levée et l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires, l'attribution d'une période de différé pour tous les promoteurs, la prolongation des délais de remboursement avec suppression des intérêts et pénalités à travers le rachat des dettes bancaires par le Trésor public au profit des dispositifs Ansej, Cnac et Angem, l'instauration d'un environnement de travail favorable, notamment l'accès aux marchés publics et la régulation de la sous-traitance, d'établir un régime fiscal propre à la micro-entreprise ainsi que l'accès au foncier". Les représentants du Came expliqueront, encore, qu'à Tizi Ouzou, 380 promoteurs, tous destinataires d'ordonnances de saisie, ont été accompagnés par le collectif. "Nous avons pu, par notre mobilisation, éviter à ce que leurs matériels soient confisqués et, ensuite, bradés dans une vente aux enchères ! Cela aurait été une issue dramatique pour ces jeunes dont beaucoup sont des pères de familles qui travaillent pour survivre", dira Yassine Guellal, SG du Came. Et d'ironiser : "Nous cherchons des solutions concrètes. Qu'on arrête de nous tranquilliser avec du Doliprane ! On doit sortir du diagnostic vers une solution durable. Le rééchelonnement est une pratique génératrice d'intérêts pour les banques, ce qui va encore corser la situation des promoteurs." Et à l'orateur de se demander avec regret : "Comment des entreprises ont été créées, dans le cadre de ces dispositifs, sans apports personnels des promoteurs ? Elles ont été fondées juste pour atteindre les chiffres escomptés par l'Etat. Malheureusement, ces chiffres sont atteints, mais au détriment de l'intérêt de nos jeunes." De son côté, le président du Came, Karim Lembrouk, expliquera : "Nous n'avons jamais demandé l'effacement de la dette mais la création d'un environnement de travail serein. Ces financements sont politiques et les solutions sont aussi politiques. Nous sommes victimes d'une politique d'emploi qui a, malheureusement, échoué." Par ailleurs, il est précisé que la journée d'hier a été l'occasion au Came de dresser le bilan de ses actions d'appui à la micro-entreprise, notamment par la signature d'une convention avec la société GAM assurance, dont un représentant était présent à l'AG. Ce dernier, M. Zane, a expliqué les différentes modalités d'accompagnement des entreprises en matière d'assurances, notamment chez les agriculteurs qui représentent 40% des adhérents du Came. K. Tighilt