Djamel Ould Abbès s'est livré à une opération de communication pour rassurer les militants et a annoncé que Abdelmalek Sellal n'a toujours pas retiré son dossier de candidature. Opération de transparence au Front de libération nationale, au moment où les dossiers des 6628 candidats sont étudiés par le parti. Pour faire bonne figure et couper court à toute contestation future lors de la divulgation des listes le 6 mars, la direction du parti a décidé d'ouvrir les portes de son QG aux journalistes. C'est dans un hôtel de la capitale que le parti a installé sa base opérationnelle. Pour cela, il a fait appel à de «jeunes diplômés» non encartés au parti, afin de procéder à la numérisation et aux classements des dossiers selon les critères édictés par le secrétaire général, Djamel Ould Abbès. Par la suite, ce sera aux 26 membres de la commission nationale, composée des éléments du bureau politique, des ministres Abdelkader Hadjar, Abdelkader Ouali, Abdesselam Chelghoum et Ghania Idalia, ainsi que de hauts cadres de l'Etat, que reviendra la lourde tâche de choisir les candidats du parti pour les législatives du 4 mai. Une commission à peine installée et déjà critiquée par certains cadres du parti qui lui reprochent d'être «juge et partie». En effet, la majorité de ses membres sont candidats aux législatives. «Comment des candidats peuvent être impartiaux alors qu'eux-mêmes sont candidats ?» se demande un membre du comité central. Réponse du secrétaire général : «Quand un membre de la commission est candidat dans une wilaya, il devra se retirer de la salle.» Par ailleurs, le secrétaire général a assuré que ceux qui ont se sont élevé contre l'ancien secrétaire général Amar Saadani et se sont portés candidats, ont les mêmes chances que les autres, du moment qu'ils ont soutenu le président Bouteflika. Par contre, «ceux qui ont insulté le Président n'ont aucune chance», a précisé le patron du FLN. Une allusion à peine voilée à l'adresse du membre du BP, Sadek Bouguettaya, dont les propos virulents contre le Président en 2004 sont encore dans toutes les mémoires. Si pour le premier cercle de Ould Abbès, on insiste sur la transparence de la procédure, d'autres rappellent que la commission mise en place est là pour «faire illusion». «Personne ne peut imaginer que de telles décisions soient prises par une commission, déclare un ancien membre du bureau politique. Elles le sont toujours par la Présidence, car pour chaque candidat, une demande d'appréciation sera demandée aux services concernés (DRS, gendarmerie et police), qui la transmettront automatiquement aux services de la Présidence et non pas au parti pour des raisons de confidentialité.» Pour Djamel Ould Abbès, cette opération médiatique a également une portée interne. Elle doit lui permettre de se prémunir contre les très nombreux mécontentements qui ne manqueront pas de se manifester après l'annonce des listes. Pour cela, il a lancé un appel aux militants dans lequel il leur demande d'«accepter les résultats», car il n'y a pas «6000 places à l'APN».