Fawzi Rebaïne, premier responsable du parti Ahd 54, participera aux législatives du 4 mai prochain, tout en sachant que les dés sont pipés et que ses chances sont très minimes quant à son entrée au Parlement. Rebaïne prend part à la course pour les législatives et la présidentielle parce qu'il est contre la politique de la «chaise vide» et du «siège vacant». Un tableau des plus sombres de la situation politique qui prévaut dans le pays, à la veille de ce rendez-vous électoral, a été dressé, hier, par Rebaïne lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti. «Depuis 1962, c'est toujours le même parti, le FLN, qui ramasse un nombre important de voix à toutes les élections. Pourtant, les positions de cette formation sont contestées et dépassées. Donc, comment et pourquoi c'est toujours le FLN qui est tête de liste ?» s'est interrogé le leader de Ahd 54 avant de répondre en accusant les autorités de bourrer les urnes depuis 1962 en faveur des partis au pouvoir, à leur tête le FLN, et des comités de soutien au pouvoir. Pour Rebaïne, même si aujourd'hui le pouvoir promet de garantir une élection transparente, il y aura de la fraude et ses prémices sont d'ores et déjà visibles. Il cite l'exemple des ministres-candidats qui utilisent grâce à leurs postes les biens de l'Etat pour leurs campagnes électorales. «Tous les ministres et les cadres de l'Etat, qui ont annoncé leur participation au scrutin et qui utilisent les moyens de l'Etat, n'ont pas été sanctionnés, pourquoi ? Que fait la commission de surveillance et de contrôle des élections ?» se demande le conférencier qui ne se fait aucune illusion à ce sujet. Rebaïne accable le pouvoir et ses acolytes qui parlent d'un 5e mandat pour le président Bouteflika et non de l'alternance au pouvoir. Il fustige les hauts responsables de l'Etat, tels que Chakib Khelil, Amar Saadani, Abdelmalek Sellal, Abdessalem Bouchouareb, qui ont des biens à l'étranger, mais sans les avoir jamais déclarés. «En 2014, j'ai déclaré que l'APN sera entre les mains des milliardaires et le temps m'a donné raison, aujourd'hui je vous révèle que l'argent sale minera la campagne pour les législatives et que parmi les candidats, il y a des harkis et des corrompus», dénonce Rebaïne persuadé que le peuple tournera le dos à ceux qui ont approuvé les projets de lois antisociales et antidémocratiques.