Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dévoilé les grandes lignes de son programme économique à la faveur des élections législatives. Sous le slogan «Pour un nouveau départ», le RCD s'engage sur deux grands axes de réforme, à savoir l'assainissement des finances publiques et la reconsidération du système fiscal. Sa première priorité, c'est le réajustement des finances publiques par la détermination des besoins publics à satisfaire par l'Etat. «Partant de ce principe, la méthode en vigueur dans l'élaboration des lois de finances, consistant à une distribution de la rente sera bannie», assure ce parti qui compte «mettre en œuvre un programme de numérisation de l'administration fiscale et la doter de moyens humains à la mesure de son rôle économique». Autres mesures que compte prendre le RCD : «Elargir l'assiette fiscale à la place de l'accroissement de la pression fiscale sur les seuls contribuables loyaux, à commencer par la suppression des dérogations d'exonération fiscale, 490 dérogations recensées par la Cour des comptes dans son rapport de 2013. Ces exonérations instaurent une injustice fiscale, faussent la concurrence et encouragent l'économie informelle.» Le parti de Mohcine Belabbas va également «soumettre les sociétés et les professions libérales au régime du réel et n'assujettir à l'impôt forfaitaire unique (IFU) que les petits contribuables (épiciers, artisans...)». Dans son programme, il prévoit la suppression de l'indexation des primes de l'administration fiscale aux montants des redressements fiscaux des contribuables. Toujours en matière d'impôt, cette formation de l'opposition s'engage à «amorcer une fiscalité écologique comme premier palier d'une réforme fiscale globale qui favorise la protection de l'environnement et la construction d'une véritable industrie dans les matières premières, secondaires par la valorisation et le recyclage». Sur le plan monétaire, le RCD envisage d'octroyer une autonomie de gestion à la Banque d'Algérie afin de réguler les flux monétaires en faveur de la croissance-développement et de bannir les pratiques des privilèges. «Ses dirigeants seront nommés pour un mandat irrévocable de 6 ans», dit cette formation. A cela s'ajoute la convertibilité à terme du dinar. «L'option actuelle de limiter les transferts vers l'extérieur ne pouvait que se solder par un blocage des transferts vers l'économie nationale et par l'augmentation des transferts illicites d'argent», estime ce parti qui dévoile d'autres mesures pour rationaliser les dépenses. Parmi elles, geler le renouvellement des parcs véhicules pour une période de trois années, le plafonnement des frais de missions et des séminaires et conférences. Il y a aussi la réduction du nombre de départements ministériels à 15, avec la reconduction du même organigramme dans les démembrements actuels de l'administration centrale en attendant l'avènement d'une réorganisation administrative qui redonne de larges prérogatives aux territoires. Autre point : la confection d'un fichier numérique national pour identifier les populations éligibles à l'aide sociale. Pour le RCD, un nouveau départ économique est possible. «Des économies importantes sont à chercher dans la réduction du train de vie de l'Etat avec ses nombreux comptes spéciaux et dans le ciblage des transferts sociaux. Car, la chute brutale des cours des hydrocarbures remet à l'ordre du jour l'urgence de l'assainissement des finances publiques.» «Il s'agit, d'une part, de bâtir progressivement le budget de l'Etat autour des richesses produites et non plus sur l'extraction de ressources naturelles non renouvelables et, par ailleurs, de rationaliser les dépenses publiques», précise ce parti.