L'assemblée générale du Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM), qui s'est déroulée dans l'amphithéâtre dit de la SNLB au CHU de Constantine, a débouché, sans grande surprise, sur un préavis de grève « touchant l'activité universitaire et hospitalière avec maintien d'un service minimum pour le volet santé ». Les maîtres-assistants ont décidé, après un court débat, de désigner la journée du 27 novembre comme premier jour de la grève qu'ils comptent enclencher. Après cela, ils ont observé un sit-in devant la direction du CHU suivi d'un autre à la faculté de médecine, l'après-midi. Si les revendications ne sont pas satisfaites, deux journées de grève seront décrétées la semaine qui suivra et trois la semaine d'après « jusqu'à gain de cause ». Le SNMASM de Constantine ne compte pas s'arrêter là et entraînera dans son sillage le bureau national qui devrait lui emboîter le pas en annonçant une grève devant toucher tous les centres de santé et universitaire du pays, tout en étant « conscient que le ministère de la Santé œuvrera dans l'intérêt de la population algérienne et qu'il sera soucieux de l'avenir de ces jeunes maîtres assistants ». Ce même ministère a quand même refusé de recevoir une délégation du SNMASM à cinq reprises et a décidé unilatéralement de sanctionner les deux maîtres assistants pour deux mois, après une enquête non exhaustive. « Normalement, et tel que le prévoit la loi, après deux mois et s'il n' y a pas d'éléments nouveaux dans le dossier, les médecins sanctionnés retrouvent automatiquement leurs places. Chose qui n'a pas été faite, puisque nos collègues sont suspendus depuis plus de 60 jours », dira le docteur Kitouni, président du SNMASM de Constantine. Pour rappel, l'affaire a éclaté suite au décès de deux personnes sur les quatre évacuées au CHU de Constantine, gravement brûlées après un accident de la circulation à Oum El Bouaghi en juillet dernier. Les deux autres accidentés décéderont le 6 et le 11 août au service des brûlés du même CHU. Dès lors, la famille des disparus intentera une action en justice contre les deux maîtres assistants des urgences pour « négligence », alors que les quatre brûlés ont été évacués dans une seule ambulance – ce qui est contre les normes – et que deux d'entre eux étaient déjà mourants et n'auraient jamais été sauvés. « Malgré cela, tous les soins nécessaires leur ont été prodigués », nous dira encore le président du syndicat des maîtres assistants.