La première chose qui frappe le regard des visiteurs qui «descendent» au niveau de la station des fourgons du centre-ville de la commune d'Amizour est l'oued qui traverse cette ville. Ce dernier est qualifié de «chancre» par les habitants, c'est un véritable nid d'insalubrité, étant le réceptacle d'ordures ainsi que des eaux usées de toute la collectivité. Amizour, qui se situe à seulement une vingtaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de wilaya, aspire à devenir une ville attrayante, avec son campus de 4000 places pédagogiques, sa zone d'activité économique — qui est toutefois en léthargie —, son futur centre anticancer (CAC) et ses importantes activités culturelles, comme le Festival national du théâtre amateur, qui est d'ailleurs en voix d'institutionnalisation. Cette aspiration contraste avec la laideur de ce cours d'eau et l'ampleur de la menace qu'il fait peser sur la vie, la santé publique et l'environnement des habitants. Pourtant, une étude d'évaluation des risques, élaborée en 2009 par un bureau basé à Sétif, a localisé le long de l'oued une dizaine de points à haut risque d'inondation. Pire, le déversement des eaux usées et des ordures dans le lit de ce oued porte préjudice également à la nappe phréatique, sans compter le lot d'insectes et de rongeurs nuisibles qui y pullulent, menaçant la santé des habitants des deux rives. «Nous avons interpellé les services de la wilaya et envoyé des écrits aux ministres qui se sont succédé au département concerné. Mais à ce jour aucune étude d'aménagement de l'oued n'a été inscrite», affirme le maire, Mokhtar Bouzidi. L'aménagement de l'oued Amizour est un projet consistant, qui devait être pris en charge dans le cadre des programmes sectoriels. L'étude demandée devrait comporter, selon le souhait du maire, «le drainage et le bétonnage des berges, la mise en place de collecteurs d'eaux usées et un certain nombre de stations de relevage qui aboutiront à une station d'épuration de ces eaux». Cette station d'épuration est prévue dans une étude réalisée en 2007 et financée par l'APC d'Amizour. L'emplacement de l'infrastructure a été localisé en aval de la pénétrante autoroutière Béjaïa-Ahnif, afin qu'elle puisse recevoir l'ensemble des rejets des villages d'Amizour, Boukhalfa et Merdj-Ouaman, pour ne citer que ceux-là. L'autre point noir concernant le domaine de l'hydraulique est le ravin qui traverse le quartier Eucalyptus, la cité de recasement et Bousbaâ, qui déborde chaque hiver en charriant toutes sortes de détritus. Les services de l'APC ont effectué quelques travaux de canalisations, mais qui ne suffisent pas à écarter définitivement le risque d'inondations. Dans le même contexte, une étude, prise en charge par la direction des travaux publics de la wilaya, pour la réalisation d'une voie d'évitement de la ville et qui longera l'oued est désormais prête. Le lancement des travaux tarde néanmoins à venir. Ce projet est salutaire, dans la mesure où il répondra à plusieurs objectifs, dont la réalisation de ponts qui traverseront l'oued et permettront également de désengorger l'accès principal de la ville, à l'est, au niveau de la station des fourgons.