De passage pour un court séjour dans la wilaya de Annaba, deux citoyens algériens originaires de Tizi Ouzou, dont un immigré en Italie, ont été agressés tard dans la nuit du dimanche, dans l'avenue de l'ALN. Outre les effets vestimentaires qu'ils portaient, un portable et 16 000 DA leur ont été enlevés sous la menace d'un couteau, dont s'était armé un des quatre agresseurs. Ce fait divers, devenu très courant et banal dans une commune placée sous le signe de l'insécurité permanente, serait passé inaperçu s'il n'était pas intervenu à quelques dizaines de mètres du premier arrondissement de police. Pis, après avoir remis tous leurs biens aux malfrats faute de quoi ils auraient été charcutés, les deux citoyens se sont présentés devant l'officier de permanence de l'arrondissement. « Nous avons couru jusqu'au commissariat pour signaler que nos agresseurs étaient attablés au café Echaâb. Le policier de permanence s'est limité à nous écouter raconter notre mésaventure puis à nous a invités à revenir le lendemain pour le dépôt de plainte. Il aurait pu au moins solliciter la brigade mobile ou nous conseiller une autre démarche. Il ne l'a pas fait », ont expliqué les deux victimes. Ces dernières s'étaient présentées à notre rédaction après avoir conclu à l'inanité de leurs démarches auprès du commissariat. Contactée, la chargée de la communication à la direction de la sûreté de la wilaya a affirmé qu'une enquête sera diligentée pour situer avec exactitude les conditions d'accueil des deux victimes au niveau du commissariat incriminé. Cette autre agression donne un autre sens aux arguments avancés, lors du dernier forum radiophonique, par le P/APW. « La fuite de responsabilité des parents totalement démobilisés dans l'éducation de leurs enfants et l'incivisme des citoyens sont pour beaucoup dans l'insécurité qui règne. Est-ce la faute de la police si hier un individu a tué son ami avec lequel il avait dîné ? Faut-il mettre un policier derrière chaque citoyen ? La sécurité est l'affaire de tous et pas seulement de la police », avait estimé cet élu du peuple. A Annaba, chaque jour apporte son lot d'agressions, de vols et de violences. Ce lundi, pour avoir refusé de se faire racketter par deux délinquants s'autoproclamant gardien de parking, un conducteur a failli se faire étriper. La scène s'est produite à quelques mètres de la cour de justice.