Pour la première fois, en fin de matinée de ce mardi 14 Novembre, le train d'atterrissage d'un aéronef a foulé l'asphalte du nouvel aérodrome d'El Bayadh, pour soumettre à l'épreuve de la descente et de l'envol sa piste vierge de 3 000 m sur 45, capable d'accueillir de gros porteurs. L'évènement tant attendu avait de quoi épater au vu de l'affluence nombreuse, constituée d'officiels et de curieux qui se pressaient, dès 9 H 30, à l'intérieur de son enceinte. L'appareil, un Boeing 237-800 de la compagnie nationale Air Algérie qui avait décollé 45 mn plus tôt de l'aéroport d'Alger, fera son apparition dans le ciel dégagé d'une journée éminemment favorable à ce type de démonstration, et entamera la manœuvre d'atterrissage sur le coup de11 h 15. Lorsque l'avion se posa sur le tarmac, l'assistance donna de la voix et des mains pour exprimer sa satisfaction, des appareils photographiques et les caméscopes en action, pour fixer ce moment qui fera, désormais, date. Accueillis à leur descente par une délégation conduite par le chef de l'exécutif, les membres de la commission technique nationale, composée de M Akacem, DG de l'EGSA, d'un directeur central auprès du ministère des Travaux Publics et du directeur de l'aviation civile du ministère du Transport, ainsi que l'équipage, ont été conduits au salon d'honneur. Le Boeing reprendra, quelques instants plus tard, les airs pour effectuer un décollage et un autre atterrissage pour confirmer les impressions de la première manœuvre et de s'assurer des paramètres de cette infrastructure aéroportuaire en vue de son homologation. Les essais de conformité se sont avérés fructueux et permettent d'envisager son ouverture à la navigation aérienne lorsque les procédures administratives habituelles auront été consommées. Désenclavement La réalisation de cet ouvrage d'importance stratégique pour la région, qui constituera probablement le vecteur déterminant de son désenclavement, a été lancé depuis bientôt cinq ans et a coûté la bagatelle de 892 millions de DA, prélevés sur le budget des équipements de l'Etat et sur le fonds de développement du Sud. Et, le chantier qui s'était ouvert sur près de 160 ha, en a, à quelques petites exceptions : des travaux de finition surtout au niveau des airs d'embarquement des passagers, achevé les structures composées d'une aérogare sur 1 600 m2, d'une centrale électrique sur 354 m2, de la tour de contrôle sur 257, 39 m2, du bâtiment du service des Douanes et de la PAF sur 107, 17 m2, de la sécurité incendie sur 242, 92 m2 et de la météo sur 156,64 m2. Le tout entouré par une clôture légère de 8 695,14 m et une autre en dur sur 280 m. A noter que le site ne comprend pas des cuves d'alimentation pour le ravitaillement en carburant, en raison de projections sur un trafic restreint que cet aéroport sera appelé à assurer longtemps après son éventuelle inauguration. Motif qui explique également l'absence d'un groupe de relance pour réacteur en cas d'avarie. L'approvisionnement restera donc tributaire de camions citerne pour l'appoint en kérosène. Les équipements de contact aérien que doit comporter la tour de contrôle n'ont pas été réceptionnés et des postes émetteurs-récepteurs VHF portables de fortune ont été montés sur une console à l'étage inférieur, pour servir aux liaisons lors de cet évènement.