Confrontée à une situation délicate en raison de l'amenuisement des revenus pétroliers et de la croissance de la consommation énergétique interne, l'Algérie dispose en revanche d'un important gisement solaire. Emmanuel Py, expert en énergie auprès de la Banque mondiale, intervenant lors d'un séminaire sur les énergies renouvelables organisé à l'hôtel Sofitel, a estimé que l'Algérie est mise en demeure quant à l'impératif de développer les énergies renouvelables, en raison du déclin de ses réserves d'hydrocarbures fossiles. Selon l'expert de la Banque mondiale, le déclin de la production primaire et l'état des réserves prouvées «placent le pays dans une nécessité de préparer et d'anticiper l'après-pétrole à l'horizon 2035 dès aujourd'hui». Car le pays risque de se trouver dans une situation de rupture de l'offre énergétique conventionnelle d'ici 2035-2050 ; ce qui constitue un défi pour le pays dont l'économie repose de longue date sur les revenus tirés de la commercialisation des hydrocarbures. Pour relever le défi énergétique de l'après-pétrole, l'institution de Bretton Woods propose, selon son expert, une stratégie articulée autour de quatre points. «Des actions d'efficacité énergétique, des actions de développement des énergies renouvelables. Ces deux actions ne pourront être optimisées que si les points suivants sont déployés, à savoir le renfoncement de la participation du secteur privé et des mesures d'intervention au niveau de la réduction des subventions», a-t-il recommandé. Adopté en 2015, le programme national de développement des énergies renouvelables prévoit, faut-il le rappeler, de produire 22 000 MW à l'horizon 2030, avec une part des sources renouvelables de près de 27% dans la production d'électricité. Le solaire photovoltaïque participera à la réalisation de ce programme à hauteur de 13 575 MW, tandis que la contribution de l'éolien sera de 5010 MW, la biomasse à 1000 MW, la cogénération à 400 MW et la géothermie à 15 MW. «A la Banque mondiale, nous voyons trois points essentiels pour le développement optimum de ce programme. Le premier est de mettre en place un cadre réglementaire clair et stable qui donne une bonne visibilité aux investisseurs. Egalement, pour le pays, profiter des possibilités financières avantageuses offertes par la Banque mondiale et développer une filière industrielle intégrée», a conclu Emmanuel Py.