Celui qui méconnaît l'histoire est condamné à la revivre. K. Marx Depuis 1838, le nom Bengana se conjugue à tous les sales temps dans la conscience populaire algérienne. Il est l'ennemi public numéro un, juré, déclaré, politique, héréditaire, il fut redouté par les tribus, comme les enfants redoutent l'ogre dans les contes universels. Bengana reste dans l'inconscient collectif algérien l'archétype de l'ennemi de Dieu et du genre humain. Cela se passait aux temps où les tribus s‘affrontaient, s‘écharpaient, s‘entretuaient, sous les regards admiratifs et ravis des généraux français qui les manœuvraient en coulisse. Les insurrections se succédaient et s'enchaînaient pour sauver les populations du désespoir où les Français avaient plongé le pays, sans succès, et leurs instigateurs étaient décapités, leurs têtes expédiées au Muséum de Paris. La répression française a fait 10 millions de morts en Algérie de 1830 à 1872, selon un auteur français : «En réalité, une fois réduit à deux millions, le peuple algérien dut renoncer à la lutte ouverte, et attendre d'avoir presque retrouvé le chiffre de 1830 avant de la reprendre. Si l'on tient compte de son taux d'accroissement moyen de 1870 à 1930, environ un million tous les quinze ans, ce n'est pas huit, mais dix millions d'habitants que le peuple algérien a perdus de 1830 à 1872». (Michel Habart. Histoire d'un parjure. Les éditions De Minuit) A ce chiffre effarant, qui évoque rétrospectivement et d'une manière incontestable un génocide, s'ajoute celui du nombre de martyrs de la guerre de Libération 1954/1962. Le génocide qui est considéré par les juristes comme la forme extrême du crime contre l'humanité, est un concept issu de la Seconde Guerre mondiale. Ce concept fut appliqué au massacre des Arméniens, en 1915, ainsi qu'à l'assassinat des Juifs d'Europe par les allemands entre 1941 et 1945. Brusquement ce fut le 1er Novembre 1954, un jour de tous les saints chrétiens, l'insurrection finale. C'est à la fois l'Iliade et l'odyssée, comme l'exprime si bien Moufdi Zakaria dans un de ses beaux poèmes. Nous avons tous au fond de nous une légende familiale qui parle de ces années-là, fabuleuses, mythiques. La France ne détient de cette époque qu'un fatras informe de récits plats et ennuyeux, entreposés dans des cartons au Fort de Vincennes ou à Aix en-Provence, ces fameuses archives françaises, dans laquelle des officiels coloniaux, civils et militaires, racontent l'autre version, dévalorisante, des hauts faits de la résistance algérienne à la colonisation. La guerre de Libération contre les Français n'a pas commencé en 1954. Elle était déjà là au mois de juin 1830, du côté de Sidi Fredj. Elle ne s'est jamais arrêtée, entrecoupée de pauses. L'Algérie a toujours vibré de chants libérateurs, d'actes épiques, rien de plus normal, l'Algérie est le pays des héros. Venons-en aux escobarderies de l'arrogante descendante de l'Ubu-roi des Oasis de Biskra, l'auteure étourdie du livre Bouaziz Bengana, soi-disant dernier roi des Ziban. Les dissimulations de cette descendante sont claires, il s'agit d'une tentative — avortée — de duper les Algériens et d'escamoter leur histoire en y introduisant subrepticement, de manière apocryphe, un félon, affublé comme au carnaval d'un masque de héros. Elle oublie de préciser que Bouaziz Bengana est pire que les George Montandon, Louis Darquier de Pellepoix, Henri Coston, Marcel Déat, Jean Luchaire, Lucien Rebatet, qui sévissaient dans la France des années 1939/1940. La France qui se glorifie des hauts faits de sa résistance contre les allemands pérore et chicane lorsqu'il s'agit des harkis. Les partisans algériens — moudjahidine — avaient pourtant les mêmes intentions justes et nobles que les résistants français de la Seconde Guerre mondiale : libérer leur pays du joug des occupants. Les Bengana s'engagèrent par serment, prêté au général Galbois, de ne jamais trahir la France ni ouvertement ni en secret. Bouaziz Bengana ne fut pas seul à ce moment-là, tous les Bengana valides et en âge de combattre l'accompagnaient pour prêter leur allégeance définitive à la France. C'est en 1838 que cette famille, ayant à sa tête son chef Bouaziz Bengana, vint offrir ses services aux Français. Parmi ceux qui accompagnaient Bouaziz Bengana, il y avait son frère M'hammed Ben Bouaziz Bengana, ses enfants Ali Ben El Guidoum, Ahmed Ben-El Messai et El Hadj-Bengana, ses neveux El Hadj Ben Ahmed Bengana, Larbi Ben El Hadj Ben Gana, Ahmed Ben El Hadj et Mohammed Es-Seghir, le neveu de celui-ci, Ahmed Ben Bouzid, et ses autres neveux : Bou Lakhras Ben Mohammed Ben El Hadj et Brahim. D'autres encore qui s'étaient déplacés pour reconnaître et acclamer le gouvernement français, dont ils appréciaient la conduite en Algérie. Ils annoncèrent même au général Galbois qu'il ne tarderait pas à constater les services qu'ils pouvaient rendre aux Français dans la région saharienne, qui était à la fois leur domicile et leur lieu de naissance. La réponse du général Galbois fut : «Le gouvernement français est édifié sur de solides bases, et les lois qui le régissent sont claires et précises. Si vous servez ce gouvernement avec loyauté et fidélité, et que vous attendiez patiemment, vous obtiendrez de lui, non seulement ce que vous aurez espéré ouvertement, mais même ce que vous aurez celé au fond de vos cœurs !» Promesses tenues, on fit de Bouaziz Bengana un khalifa, un simple lieutenant des Français. Bouaziz Bengana répliqua à Galbois que son sang était prêt à remplir avec zèle toutes les missions que les Français voudraient bien confier à sa famille. Leur première mission fut de concourir au rétablissement de la sécurité sur la route de Sétif, en compagnie des Al Mokrani. A partir de ce moment-là, la chasse à leurs concitoyens récalcitrants au joug français était ouverte. Tous les algériens qui refusaient de se soumettre aux Français devenaient des antagonistes juste bons à occire. Le vocabulaire des Bengana se restreint à des bribes de mots obsessionnels, leur seule préoccupation constante et permanente : briser l'ennemi, c'est-à-dire la résistance algérienne à l'occupation. Cerner l'ennemi algérien. Charger l‘ennemi algérien. Chasser l'ennemi algérien. Combattre l'ennemi algérien. Débarrasser le territoire conquis des ennemis algériens qui s‘y trouvaient. A la tête de leurs goums, les Bengana firent une guerre implacable à quatre chefs de la résistance : Abdelhafidh, Boumaza, Mohamed Ben Abdallah et Ben Chohra. Ils participèrent aux destructions et aux massacres avec le colonel Saint Germain, qui fut tué lors d'un combat contre les troupes d'Abdelhafidh. Ils participèrent au pogrom de Zaatcha avec le colonel Carbuccia et le général Herbillon. Ils furent aux côtés des généraux Pélissier et Bedeau. Les Bengana étaient partout avec pour évangile et credo : celui qui croira en la France sera sauvé et celui qui ne croira pas sera condamné. Le premier combat auquel ils participeront eut lieu avec une troupe dirigée par le frère de l'émir Abdelkader au lieudit Has El Oued. Au cours de ce combat, les Bengana eurent quatre de leurs cavaliers tués et trois blessés. Parmi les résistants qui faisaient partie de la troupe de l'émir, se trouvaient Ferhat Bensaïd et Ahmed Ben Chennouf. Quelque temps plus tard, Mohammed Es-Seghir Bengana se joignait au général Galbois qui dirigeait une nouvelle et immense colonne en partance vers le pays des Haraktas. Mohammed Es-Seghir, avait amené avec lui les hommes de la tribu qu'il commandait et ses goumiers personnels. Mohammad Es-Seghir et les siens qui connaissaient parfaitement le terrain concourront alors à la soumission complète des Haraktas. La bataille de Salsou Nous avons consulté les archives du Service Historique du Château de Vincennes à propos de cette bataille de Salsou. Les sources sont : «Sous-série 1 H 68. Dossier 3. Province de Constantine (mars-avril 1840), ce document qui traite très brièvement de Bouaziz Bengana, auquel les archives prêtent très peu d'importance, dit : «Le général Valée obtient le grade d'officier de la légion d'Honneur pour le cheik El-Arab Ben Gana son protégé, qui a anéanti un bataillon régulier de l'armée de l'Emir d'Abdelkader, ainsi qu'une cavalerie de 800 hommes et des troupes régulières, commandés par Ben Azouz, le khalifa du Sahara oriental d'Abdelkader, sans qu'un seul fantassin s'en soit échappé. Le goum de Bengana lui prend trois drapeaux, deux canons, deux tambours et 500 fusils avec baïonnette. Le gouverneur fait remettre à cette occasion à Ben Gana 20 000 francs pour la solde de ses troupes et 25 000 francs pour ses dépenses personnelles. 510 têtes ont été coupées (…) Je (le général Galois) regarde comme un résultat bien heureux d'avoir amené les Arabes à se battre pour nous contre leurs coreligionnaires (…) il aurait fallu peu de choses pour allumer un grand incendie car Ahmed (le Bey de Constantine) et Abdelkader commençaient à gagner du terrain». Le rapport remis à sa hiérarchie militaire française par le cheick el-Arab se termine par «Nous sommes vos enfants et nous vous servirons jusqu'à la fin avec une entière fidélité». Le texte écrit par un membre du clan Bengana et publié en 1879 à Constantine dit : «Nous en tuâmes un grand nombre et nous leur prîmes leurs fusils et leurs canons. Nous allâmes porter tout le butin que nous avions pris à M. le général Galbois, et nous devons dire que le gouvernement nous récompensa par les honneurs et la vénération dont nous fûmes l'objet, et par la plus belle des distinctions. De plus, c'est à partir de cette époque que Si-Bouaziz Bengana fut surnommé le Serpent du désert. Ce fait d'armes, accompli au service de la France, est encore un de ceux dont notre famille a le droit de s'enorgueillir. A la suite de tous ces faits, le général Négrier, ce lion indomptable, revint, pour la deuxième fois, à la tête des affaires, et nous fîmes avec lui une razzia aux Oulad-Bou-Aoun auxquels s'était jointe la tribu des Zemoul». Les Bengana, retournés dans leur fief après une razzia menée sous les ordres du général A. Baraguay-d'Hilliers, apprirent la nomination du duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, au commandement de la province de Constantine. Sans perdre un seul instant, Bouaziz Bengana, brûlant d'impatience, alla à sa rencontre. Le duc d'Aumale, après l'avoir félicité pour les services rendus à la France et inspecté ses goumiers, lui communiqua son intention de faire une expédition dans le Sahara et dans les montagnes des Oulad-Soltan. Bouaziz Bengana lui répondit qu'il était prêt à marcher et à servir ses projets, ajoutant que : «Son Altesse n'aurait qu'à le faire prévenir lorsqu'Elle se rendrait à El-Kantara, et qu'il s'engageait à l'y rejoindre avec les contingents des tribus soumises du Sahara et leurs chefs, qui étaient parfaitement disposés à se battre (…) Le duc d'Aumale fît alors l'honneur à Si Bouaziz Bengana de le nommer khalifa de la région saharienne, et cette nomination fut confirmée par le maréchal Valée comme récompense de ses bons et loyaux services.». Au duc d'Aumale succéda le général Bedeau, qui entreprit une nouvelle campagne dans les Aurès, pour y aller chercher El Hadj-Ahmed Bey. Les Bengana étaient toujours là où les généraux français allaient. A la suite d'une énième expédition contre les insurgés algériens, à laquelle participèrent les Bengana, le général Herbillon attribua à El-Hadj Ben-M'hammed Bengana le titre de caïd des Oulad Djellal et des Oulad Naïl. Le pogrom de Zaatcha raconté par les Bengana A propos du pogrom de Zaatcha auquel participèrent tous les Bengana, et durant lequel la totalité des habitants furent occis, y compris les vieillards, les femmes et les enfants, le même texte dit : «A la suite de ces événements, le colonel Canrobert fut appelé au commandement d'Aumale, et ce fut le colonel Carbuccia que l'on nomma à sa place à Batna. A cette époque, il y avait dans la petite ville de Zaatcha un homme nommé Bouziane qui se faisait passer pour chérif, et qui avait réussi à réunir autour de lui un certain nombre de partisans. Comptant sur l'appui des gens de Zaatcha, cet individu se crut assez fort pour se dispenser de venir rendre ses devoirs aux autorités. Le siège de Zaatcha fut alors commencé par Si Bouaziz Bengana — Bengana et ses frères à la tête des troupes dont ils disposaient, et, quelque temps après, le colonel Carbuccia vint les rejoindre avec un faible détachement et le siège continua. Tous les gens de Zaatcha et le chérif Bouziane, ainsi que tous les étrangers qui avaient suivi la fortune de celui-ci rentrèrent alors à l'intérieur de la ville et s'y retranchèrent. De nombreux combats eurent lieu sous les murs de Zaatcha, le colonel Carbuccia attaquant sans relâche les assiégés à la tête de son détachement ; mais cet officier ne put obtenir aucun résultat et, après des efforts inutiles, la colonne fut obligée de rentrer a Biskra. Or, ce siège avait duré un certain temps, et, dans cet intervalle, Si Abdelhafedh, qui était campé à El Khanga, avait conçu le projet de faire une diversion au profit de Bouziane. (…) Si Bouaziz Bengana, qui était encore devant Zaatcha, envoya immédiatement à Si Boulakhras l'ordre de prendre avec lui quatre cents cavaliers arabes et de se transporter avec eux à Biskra le plus vite possible (…) Arrivés à Biskra, ils se joignirent au commandant Saint-Germain et se portèrent à la rencontre de Si Abdelhafidh, qui fut battu ; mais nous eûmes à déplorer la mort du commandant Saint-Germain, qui fut tué pendant le combat (…) Revenons maintenant à l'affaire de Zaatcha. Lorsque le colonel Carbuccia abandonna le siège pour rentrer avec sa colonne à Biskra, il laissa Si Bouaziz Bengana et ses parents auprès de Zaatcha, avec leurs goums, pour surveiller Bouziane et ses partisans, et cette situation se continua jusqu'a l'arrivée du général Herbillon». Mohammed Es-Seghir Bengana décapite Al Hassan Bouziane Le texte de Bengana poursuit à propos du pogrom de Zaatcha : «Nous n'entreprendrons pas de raconter les péripéties de ce siège mémorable (…) Enfin, la victoire resta aux troupes françaises ; Bouziane fut tué, tous les habitants de Zaatcha furent passés au fil de l'épée et leur ville fut détruite de fond en comble. Le jour de la prise de Zaatcha, un des soldats de Si Mohammed Es-Seghir avait fait prisonnier le fils de Bouziane et l‘avait amené au général qui voulait tout d'abord lui accorder la vie. ‘‘Un chacal ne peut enfanter que des chacals'', objecta Si Mohammed Es-Seghir ; la mort de ce jeune homme fut donc décidée et le soldat le tua immédiatement. A la suite de ces hauts faits, qui rendaient plus manifeste encore la fidélité des Bengana au gouvernement français, le général Horbillon répartit les places de caïds dans la région saharienne entre les membres de cette famille. Il nomma Si Ali-Ben El Guidoum, fils de Si Bouaziz Bengana, caïd des Arabes Cheraga ; Si Bou Lakhras Ben Mohammed, caïd des Saharis, et Si Ahmed Ben El-Hadj Bengana, caïd des Arabes Gheraba. Ceux qui avaient aidé ou assisté le chérif Bouziane furent sévèrement punis, et chacun des contingents qui avaient formé l'armée du général rentra dans sa résidence respective. Ils massacrent les nomades de l'oasis d'Ourlal Ce n'est pas tout, un autre haut fait remarquable de cette famille est à signaler, un carnage qui eut lieu en marge du siège de Zaatcha. Le 16 novembre 1849, à deux heures du matin, deux colonnes du corps expéditionnaire français, placées sous les ordres des colonels de Barrai et Canrobert, se dirigèrent vers l'oasis d'Ourlal, «une ville de tentes appuyée aux oasis, des douars sans nombre, s'étendant de tous côtés au loin, et de nombreux troupeaux de chameaux, de moutons, couvrant la plaine». Les soldats français, pourvus de quatre canons, étaient accompagnés des goums de Sétif, du Hodna (Al Mokrani) et de Biskra (Bengana), ces derniers sous les ordres du Cheikh El Arab Bengana. Entendant du bruit, tous les hommes du campement nomade sortirent des tentes, les cavaliers montèrent à cheval et se portèrent en avant pour livrer bataille aux Français et à leurs supplétifs indigènes. Les femmes, les enfants, les vieillards, entendant les coups de fusil, et voyant une masse mouvante se diriger de leur côté, se sauvèrent précipitamment vers les oasis. La sauvage agression de cette population algérienne plongée dans le sommeil fit 120 morts, hommes, femmes, vieillards et enfants. «Toutes les tentes furent renversées, bouleversées, déchirées, brûlées même, et tous ceux qui n'avaient pu fuir trouvèrent la mort sous les toiles et les tapis où ils s'étaient réfugiés», écrit Bouaziz Bengana. Voici résumé ici le récit du général Herbillon, le sanguinaire responsable du génocide de Zaatcha à propos de ce massacre d'Ourlal : «Le colonel Canrobert, qui commandait l'arrière-garde, apercevant ce qui se passait, tourna aussi à gauche, et, longeant les murs d'Ourlal, en débusqua les Arabes, et appuya le mouvement offensif. L'artillerie acheva de jeter l'épouvante au milieu de cette population surprise, en dirigeant son tir sur des douars éloignés, et en lançant des obus dans les jardins où s'était sauvée la plus grande partie des fuyards. Les tirailleurs indigènes et des spahis ayant été envoyés en même temps à la poursuite des troupeaux, réunirent sans difficultés ceux qui avaient été abandonnés, et enlevèrent un grand nombre de chameaux, que les gardiens défendirent vaillamment en cherchant à les sauver. Quant aux goums, avides de pillage, ils se jetèrent avec rapacité sur le butin qui était à leur disposition et prirent tout ce que les moyens de transport leur permettaient d'emporter. Les femmes et les vieillards foulés aux pieds des chevaux, se relevant mutilés, et cherchant à atteindre les murs des oasis où ils espéraient s'abriter, presque tous furent tués à coups de baïonnette. Des otages furent pris dans les grandes familles à Biskra ; les amendes furent payées aux époques fixées ; et, comme ils avaient demandé à racheter deux mille chameaux qu'on leur avait pris, ceux-ci furent rendus moyennant une somme qui fut déterminée par une commission nommée à cet effet. Les moutons, au nombre de quinze mille, furent emportés et remis à l'administration et distribués à la troupe. Les Français qui eurent six tués et trente-quatre blessés, rentrèrent au camp de Zaatcha vers quatre heures et demie du soir, avec une prise de deux mille chameaux et quinze mille moutons, les goums de Bengana chargés d'un butin considérable». Intelligence avec l'ennemi Dans la mémoire des Algériens, le patronyme Bouaziz Bengana, qui fut le principal chantre de la collaboration avec l'occupant français, est estampillé de manière indélébile, il portera à jamais le sceau de la damnation post mortem à l'oubli. A l'image de la loi votée par le Sénat romain au cours de l'antiquité à l'encontre des personnages politiques coupables de haute trahison. Cette descendante de Bouaziz Bengana, qui aurait dû se taire, déclare dans une interview à l'intention de ses nombreux détracteurs sur les réseaux : «A ces petites âmes, je leur rétorque que si elles ont un tel problème avec la France, que font-elles sur le sol français ?» Voilà qui nous rappelle l'air de : «La France, on l'aime ou on la quitte.» Philippe de Villiers, disait : «La France, tu l'aimes ou tu la quittes». Pour Nicolas Sarkozy: «Si certains n'aiment pas la France, qu'ils la quittent.» «Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter.» «Nul ne peut porter le fardeau d'autrui» Que les descendants mâles ou femelles des apostats et autres félons de la cause nationale sans foi ni loi se rassurent. Ils jouissent et jouiront toujours en Algérie du passage coranique qui dit : «Nul ne peut porter le fardeau d'autrui». Le Coran rappelle ce principe à cinq reprises, dans la sourate Al-An'am, verset 164 ; Al Isra, verset 15 ; Fatir, verset 18 ; Az-zoumar, verset 7 et An-Nadjm, verset 38. Si on ne choisit pas sa famille, selon l'adage, il n'est pas interdit de se repentir.