Mme Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, entamera à partir du 19 novembre une visite d'affaire de quatre jours à la tête d'une importante délégation. Elle sera reçue à l'issue de sa visite par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Une première du genre pour les gouverneurs du Canada. C'est un séjour qui durera cinq jours, soit jusqu'au 22, que cette nouvelle hôte d'Alger s'apprête à faire. Hier, M. Robert Peck, l'ambassadeur du Canada en Algérie, qui a convoqué une conférence de presse afin d'annoncer, mieux, de situer la venue de la gouverneure de son pays dans un le contexte particulier qui lui sied, a bien noté que ce premier déplacement de Michaëlle depuis son investiture en 2005, "intervient à la demande du Premier ministre du Canada pour faire ressortir le mode de coopération des deux partenaires en Algérie mais également pour promouvoir les intérêts canadiens". Les rapports évoluent, à la faveur d'un remarquable flux d'immigration vers la Canada qui "constitue une population de qualité de près de 55 000 d'Algériens", précisent les Canadiens. Les deux pays ont noué rapidement des liens d'amitié durables et créé des partenariats dans plusieurs domaines depuis l'ouvertures des relations diplomatiques en 1965. Du coup, "l'Algérie est depuis plusieurs années le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient ", souligne M. Robert Peck et d'ajouter que "les échanges commerciaux ont atteint en 2005 les 4,4 milliards de dollars, mais qu'ils restent très en-deçà du potentiel de partenariat existant". Pour détail, du côté canadien, les exportations ont totalisé 229 millions de dollars et les importations près de 4,2 milliards de dollars. Il est à noter aussi que le montant des investissements canadiens en Algérie avoisine les 3 milliards de dollars. Cette visite revêt pour plusieurs raisons un caractère particulier. Il y a d'abord un usage qui n'a pas sa raison d'être et qu'il faudrait rapidement dépasser : coopération de routine qui se limite à du blé côté canadien, contre du pétrole coté algérien ! L'ouverture de la liaison aérienne qu'on annonce pour juin 2007, si Air Algérie encore serait prête à ce rendez-vous, augure de cette volonté d'aller de l'avant. Les Algériens et Canadiens veulent explorer et soutenir l'effort de la coopération en défrichant les larges horizons déjà suffisamment identifiés et placés comme fort porteurs. Pour mettre en évidence ces possibilités d'investissements, les deux côtés organiseront alternativement des déplacements des hommes d'affaires pour des forums économiques dans les deux pays… Parmi les autres postes importants, figurent les machines de terrassement, les appareils de forage, les constructions préfabriquées, les articles de robinetterie, les appareils d'émission pour la téléphonie, la radio et la télévision et les machines de levage et de manutention. A cela s'ajoutent les ventes de services particulièrement importantes en Algérie. C'est dans le secteur des services, notamment l'ingénierie pour les grands travaux d'infrastructures que les compagnies canadiennes remportent plus de succès. Pour l'heure, des contrats d'une valeur de près de 2 milliards de dollars sont en cours de préparation pour la construction de deux centrales thermiques à cycle combiné pour un total de 2 000 MW, la mise en place du réseau d'adduction d'eau pour alimenter la ville d'Alger à partir du barrage de Taksebt, la supervision de la construction de l'autoroute Est-Ouest sur 1 200 kilomètres, celle de nombreux travaux de barrages, ainsi que pour la maîtrise d'œuvre de la construction de la Grande Mosquée d'Alger, comme l'a bien indiqué l'ambassadeur, M. Rober Peck, hier.