Tel un cancer, une décharge sauvage est en train de se métastaser en plein Arzew, entre les cités Emir Abdelkader et Ahmed Zabana, le long de l'oued qui aboutit face à la cité Khelifa Ben Mahmoud (ex-Complexe). De tous les chantiers de la ville (constructions individuelles, projets d'aménagement ou de réalisation), les évacuations des déblais se font à ce niveau au vu et au su de tout le monde. «Même les chiens abattus et les sangliers sont jetés ici», témoigne un apiculteur qui exploite une dizaine de ruches près de l'oued, en affirmant qu'un jour il a fallu louer un engin pour les enterrer à cause des odeurs. Il ajoute, par ailleurs, avoir signalé ce problème aux autorités locales. Ce site boisé d'un côté de l'oued, un magnifique espace vert naturel, très prisé par les amateurs de jogging et les parents qui emmènent gambader leurs enfants en toute quiétude, se retrouve complètement défiguré par des amoncellements de débris de toutes sortes. Si cette décharge a pris naissance un peu en amont, loin des yeux, avec le temps et en l'absence de réaction des autorités, elle s'est étendue pour aboutir, actuellement, à quelques mètres de l'avenue qui longe la cité Khelifa Ben Mahmoud, face à la nouvelle cité FNPOS. Le pire, en plus de la défiguration du site, c'est qu'on y met le feu, de temps à autre, comme pour une «vraie» décharge publique. Et, ces jours-là, c'est une vraie catastrophe. La fumée noire qui s'en dégage, non seulement pollue l'atmosphère, mais, suivant la direction du vent, s'en va «agresser» les riverains à l'intérieur même de leur demeure. La nouvelle cité FNPOS est la plus exposée parce que la plus proche. «Même en fermant toutes les fenêtres, cette fumée s'incruste avec une odeur insupportable», se plaignent ces nouveaux habitants, qui, à leur installation, étaient tout heureux de jouir d'une belle vue sur cette partie boisée de la ville. Le lycée Zabana qui surplombe l'oued n'est pas épargné pour autant. Dans l'espace réservé à l'éducation physique, les élèves sont incommodés par cette fumée : «Quand il y a ‘‘chergui'' (vent d'Est), il arrive jusqu'ici», affirment des lycéens. En plus de la défiguration de la ville, cette décharge sauvage constitue un véritable danger pour l'environnement et la santé publique.