Il n'y a plus de morale politique ni de morale sociale en Algérie. Ces deux fondamentaux se renforcent avec le progrès et l'inverse est aussi vrai. Chez nous, la détresse des gens et l'intrusion de l'argent sale ont contribué à l'effondrement de ces deux principes», déplore la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, à l'ouverture de la session ordinaire du bureau politique du parti. La première dame du PT est revenue sur l'opération de collecte des signatures et les difficultés rencontrées par sa formation dans 18 wilayas. Le PT prendra part au rendez-vous du 4 mai avec 42 listes électorales élaborées et sera absent dans quatre wilayas, notamment Biskra, Naâma, El Bayadh et Tissemssilt, faute de nombre de signatures requis par le code électoral, mais aussi dans les wilayas de Béchar et Ghardaïa en raison des difficultés liées à l'informatique rencontrées par les militants du parti au dernier jour du délai de dépôt des listes. «A Ghardaïa, cette région contrôlée du côté ibadite par le RND et du côté malékite par le FLN, nos militants ont fait un travail de pointe pour la collecte des signatures. Il était important pour nous d'être présents dans la vallée du M'zab, malheureusement, nous sommes arrivés en retard», regrette Mme Hanoune, dont le parti ne participera pas également dans les circonscriptions électorales à l'étranger. A ce sujet, elle a précisé que les sièges parlementaires réservés aux membres de la communauté algérienne à l'étranger «devraient être supprimés» et qualifie cette opération d'«arnaque» et de «mirage». Par ailleurs, la première dame du PT a dénoncé les manœuvres lors de la collecte de signatures et qualifie de scandaleux «le business» et «le trafic» des signatures. «Nous avons constaté la vente et l'achat de signatures durant l'étape de collecte de signatures. C'est immoral. Des jeunes n'ayant aucune perspective ont eu recours à cette pratique. Des sommes colossales ont été déboursées par les nouveaux milliardaires pour se porter ‘‘candidat tête de liste'' de partis politiques qui n'ont aucun ancrage dans la société», note Louisa Hanoune. Pour elle, le poids d'un parti n'est pas dans les listes électorales, mais dans son histoire, son combat et ses principes. «Les nébuleuses sont vouées à la mort. Ces organisations n'ont aucune fiabilité dès lors qu'elles font partie de la décomposition», tranche Mme Hanoune. Et de préciser que son parti n'a ouvert ses listes ni aux affairistes ni aux opportunistes, et cela démontre, explique-t-elle, qu'il est possible, lorsqu'il y a la volonté politique, de combattre la pollution politique. Les militants du PT, selon Louisa Hanoune, vont mener campagne pour sensibiliser les citoyens sur les dangers que représente cette catégorie de personnes et de partis. Le PT n'obligera pas la population à se rendre aux urnes, mais il envisage de lui présenter des moyens qui la dissuaderont d'aller voter pour ceux qui ont approuvé des projets antisociaux. «Nous allons tout faire pour défaire ces opportunistes», promet la leader du PT. Dans la foulée, la secrétaire générale a critiqué le code du travail qui légalise, selon elle, le travail des enfants, dont l'âge ne dépasse pas 6 ans. «C'est une aberration et un fait grave. C'est un crime contre les enfants. Qui a eu l'audace de proposer une telle disposition ? Cela démontre le caractère monstrueux de ce code et nous allons le dénoncer lors de notre campagne», condamne la conférencière. Abordant la dernière tripartite, Mme Hanoune estime que c'est une montagne qui a accouché d'une souris. Si elle a salué l'imposition par le gouvernement des licences d'importation qui visent, selon elle, à protéger le produit national, elle a, en outre, fustigé l'orientation vers le partenariat entre secteurs public et privé. S'agissant de l'installation du Conseil national pour les droits de l'homme, elle trouve intrigant qu'aucun représentant des Ligues de défense des droits de l'homme ne figure au sein de ce conseil !