Une première dans les annales politiques du «monde arabe» qu'une oit présidentiable. La validation de la candidature du Parti des travailleurs (PT) par le Conseil constitutionnel constitue, sans aucun excès de zèle, une révolution en matière de pratique politique en Algérie depuis l'avènement du multipartisme. C'est, en effet, une première dans les annales politiques du «monde arabe» qu'une oit présidentiable. Il s'agit bien sûr de Mme Louisa Hanoune, aujourd'hui officiellement candidate à la présidentielle du 8 avril 2004 à laquelle elle participe avec l'idée que cette élection n'est pas une fin en soi, mais juste la quête d'une solution nationale aux crises qui mettent en danger le pays. C'est là, la grande ligne politique du PT, inspirée d'une méthode qui, selon son secrétaire général «n'est pas basée sur une dénonciation stérile ni celle de jeter du feu sur un pays déjà embrasé». La formation de Louisa Hanoune est pour un scrutin présidentiel transparent «sans l'exclusion de personne dans le cadre d'une démarche politique positive». Le PT se fixe, d'ores et déjà, pour objectif de campagne électorale «de démontrer que les solutions algériennes aux dangers et enjeux du moment existent pour peu que soit préservée par tous la nation algérienne dans l'unité et l'intégrité de ces deux composantes linguistiques (berbérophone et arabophone) de même que la souveraineté de décision nationale», a-t-on noté dans un communiqué de ce parti parvenu, hier, à notre rédaction. Autrement dit, le Parti des travailleurs est foncièrement contre toute tentative d'ingérence étrangère. «Nous ne voulons pas que l'élection présidentielle soit utilisée comme prétexte à l'ingérence étrangère et que le pays s'embrase», a déjà déclaré Mme Louisa Hanoune dans un entretien exclusif publié dans l'Expression. Il s'agit d'un «credo politique» inviolable pour tous les militants du PT sur lequel Mme Hanoune est catégorique. Les militants du PT ont, par ailleurs, réussi à récolter plus de 100.000 signatures (100.577 plus exactement) de caution pour Louisa Hanoune. Ces mêmes militants n'ont pas caché leur joie de voir la candidature du PT validée par le Conseil constitutionnel. Hier, lors de notre visite au siège national du parti, une atmosphère de liesse régnait à l'intérieur. Le siège du PT tient lieu désormais de permanence électorale où étaient regroupés, hier, beaucoup de militants approchés par des journalistes de la presse nationale en vue d'obtenir leur réaction «à chaud» suite à la décision du Conseil constitutionnel. «C'est une victoire pour le parti», disent-ils à l'unanimité. A rappeler que dans le passé, le PT a boycotté l'élection présidentielle de 1995, en revanche, sa candidature a été rejetée en 1999. Soulignons enfin que le PT est pour l'officialisation de la langue amazighe, l'abrogation du code de la famille et la défense des acquis de la nation.