Aïn Témouchent s'est, à juste titre, fait la réputation de bonne élève dans le secteur du BTPH. Et bien qu'elle persévère dans cette voie, nombre de ses programmes LSP subissent des retards et des arrêts de chantiers. A cela, différentes raisons sont invoquées dont la plus récurrente a trait à la difficulté dans la libération par la CNL de sa quote-part dans leur financement. Tous les promoteurs immobiliers s'en plaignent dès qu'on leur fait part des reproches émis par les postulants au logement LSP, un logement qui tarde à leur être livré ou dont le prix de cession aura augmenté une fois achevé. « Ce n'est pas nous qu'il faut incriminer », répondent les promoteurs, « C'est le parcours du combattant que subissent les dossiers pour être traités ». Unanimement, les uns et les autres de nos interlocuteurs mettent en cause le maquis procédurier qu'empruntent les dossiers des postulants au LSP. A cet égard, il y a lieu de rappeler que les promoteurs recourent, au départ, à leurs propres fonds ainsi qu'à ceux des postulants pour lancer leurs chantiers afin de percevoir le complément de la CNL, une fois les travaux ayant dépassé la réalisation de la plateforme. Cependant, si certains d'entre eux arrivent à terminer leurs programmes sur leurs fonds et ceux de leurs clients en attendant de percevoir ceux de la CNL, cela n'est pas le cas de tous. Pour ces derniers, l'aventure commence par un engagement pour la réalisation d'un programme LSP, ce qui permet de bénéficier d'un terrain d'assiette accordé par les domaines à 20% de son prix de cession. Jusque-là tout se passe assez vite, les autorités locales étant comptables de la concrétisation des programmes qui leur sont affectés. Le promoteur doit alors, moyennant une publicité, intéresser des souscripteurs à hauteur du programme qui lui a été accordé. Il établit alors un état de ses clients, une liste sur laquelle figurent les renseignements établissant l'éligibilité de chacun d'eux au bénéfice du LSP. Anicroche Cette liste est établie sur la base de dossiers lourdement documentés fournis par chacun des postulants. Elle va transiter par la wilaya et la CNL de la région pour aboutir à la CNL centrale. Une fois cette liste acceptée, le chantier démarre puisque entre-temps le permis de construire aura été obtenu. Mais, première anicroche, les dossiers finalisés deviennent caducs l'année suivante car ils doivent être de l'année au moment où la CNL doit libérer sa quote-part. C'est ce qui se produit généralement entre le moment où la liste des postulants a été avalisée et la réalisation de la plateforme du programme de logements. Il arrive également, entre-temps, que l'un ou l'autre, voire plusieurs postulants perdent leur éligibilité à l'accès au LSP. Dans ce cas, il suffit par exemple d'une augmentation de salaire pour faire dépasser le seuil d'admissibilité aux uns ou aux autres. Ces deux facteurs vont en conséquence faire traîner la finalisation de la procédure de libération des fonds de la CNL. Il faut en conséquence impérativement les remplacer mais sachant le parcours du combattant pour constituer le lourd dossier exigé, cela peut nécessiter un certain laps de temps. Alors d'aucuns s'interrogent sur les raisons des lourdeurs bureaucratiques concernant le programme LSP alors que le programme du logement rural en est exempté. Ce dernier est pourtant lui aussi participatif même s'il n'est pas affublé de ce qualificatif puisqu'il bénéficie en partie du financement de la CNL. La question est d'autant plus lancinante autant pour Témouchent qu'ailleurs, Témouchent ayant pour sa part bénéficié au titre du quinquennal d'un programme de 6 500 LSP et de 3 000 logements ruraux.