Mon fils est collègien. Son père se met en colère contre lui à chaque fois qu'il le surprend révisant sa leçon d'histoire ou de géographie. Il lui dit que ce sont des matières secondaires qui ne comptent pas dans les moyennes. Est-ce que c'est vrai ? Mme Saïda B. (Alger) Réponse : D'abord cela est faux. Mais pas seulement. L'attitude et le comportement de votre époux – et néanmoins papa, donc éducateur – sont dangereux. Il risque de pousser son enfant à rejeter ces matières dites mineures – un qualificatif injustifié. Toutes les disciplines programmées dans l'emploi du temps des élèves sont dignes d'intérêt. Elles participent toutes, selon leurs caractéristiques, à l'épanouissement de leurs personnalités. Quant au rapport commercial que doit avoir l'élève avec les matières enseignées, il s'agit là d'une idée reçue – malheureusement encouragée par le système d'évaluation. « La note d'abord et avant tout » est un slogan pernicieux qui enlaidit l'image du savoir transmis. Pour revenir à ce papa indélicat, nous l'invitons à se montrer satisfait de voir son fils se mettre au travail une fois à la maison. N'est-ce pas que c'est mieux que de le voir sommeiller devant l'écran TV ? Il reste qu'il est utile d'aider son enfant à s'organiser dans ses révisions et son travail de maison. Je suis une fidèle lectrice d'El Watan et de votre rubrique éducation. Je vous remercie pour tous vos efforts et éclairages que vous nous transmettez. Je suis chargée à titre secondaire du module de français à l'université, 1re année TCSN (Fac de biologie) où il n'y a aucun programme officiel. Nous savons tous que les bacheliers arrivent du système scolaire avec un handicap énorme dans cette langue. Et les voilà qu'ils la retrouvent en tant que langue d'étude. Le volume horaire est dérisoire : une séance d'1h30 tous les 15 jours. Les enseignants sont généralement des vacataires fraîchement diplômés. Comment voulez-vous arriver à un quelconque résultat dans ces conditions. Les étudiants sont tenus de rédiger un mémoire de fin d'étude en langue française. Ce sont leurs enseignants encadreurs qui le rédigent à leur place. Il est impératif de trouver une solution adéquate et durable à l'enseignement de cette matière, il va de la crédibilité de l'université, de ses productions scientifiques et de ses enseignants. Il est temps de lancer une réflexion sur ce sujet. Mme B. (Alger) Réponse : Vous soulevez là l'éternel problème de la cohésion interne du système éducatif. Il n'y a qu'un aveugle pour ne pas se rendre compte de ce hiatus – ô combien pénalisant – qui mine la gestion pédagogique de notre système éducatif. Nous sommes le seul pays au monde où depuis 25 ans nos enfants sont soumis au régime de la douche écossaise. Ils sont jetés en pâture dès leur accession à l'université en se voyant imposer une langue d'étude (le français) jusque-là dévalorisée pendant tout leur cursus scolaire. La solution n'est pas technique ou pédagogique. Elle se niche dans la sphère idéologique.