Cette projection, organisée sous l'égide du ministère de la Culture et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), avec l'APC d'Alger-Centre, a permis de découvrir le premier long métrage de fiction du réalisateur franco-algérien Fabrice Benchaouche. Cette comédie dramatique est une coproduction AARC, Alia Films, Neon Productions, BL Film, Kwassa Films, Studio Albatros Productions. Le réalisateur Fabrice Benchaouche a coécrit le scénario du film avec l'écrivain, musicien, romancier et dramaturge, Aziz Chouaki. Ce film de fiction de 101 minutes s'intéresse au sort d'une équipe junior de football. Cette dernière, baptisée en 2005 par leur instituteur d'école, Mokhtar, «La Juventus de Timgad», tente de relever d'énormes défis pour être sélectionnée à une rencontre footballistique à Marseille. Si au départ l'équipe arrive à se constituer au nombre de douze jeunes joueurs, tous nés le même jour, au fil du temps, l'instituteur, campé brillamment par Sid Ahmed Agoumi, qui n'est pas qualifié pour être un bon entraîneur, arrive à trouver la personne idoine au détour d'une scène dans le village de Beni Fouda. Alors que des garçons perdent leur ballon en jouant, un inconnu se lance dans une remarquable démonstration de dribbles avec un ballon. Mokhtar est tout de suite séduit par le jeu et par l'agilité de Jamel, un archéologue français d'origine algérienne, qui décide de revenir sur la terre de ses ancêtres, plus précisément dans le site antique de Timgad, à Batna, pour effectuer des fouilles archéologiques. Après moult hésitations, le jeune archéologue, qui a déjà un passif footballistique, accepte d'encadrer ces gamins au talent fou. Ce protagoniste se rend très vite compte que le village dans lequel il crèche est à équidistance du site archéologique de Timgad. Un lieu historique, où les bambins s'adonnent avec un réel plaisir à leur jeu de prédilection : le football. Cet archéologue fait face à une triste réalité. Il constate que le village qui l'accueille vit dans la précarité. Sa population a subi dans sa chair la décennie noire. Les habitants essayent de se reconstruire. Ainsi, l'enseignant, aidé par l'archéologue, est déterminé à faire de ces joueurs une équipe de référence, de surcroît reconnue dans le monde entier, et ce, malgré la quasi-absence d'équipements adéquats, eu égard au manque de moyens financiers. Après plusieurs prouesses et ruses à la fois, les enfants arrivent à obtenir leur short, t-shirt et baskets de fortune. Pris par un poisse qui ne dit pas son nom, les baskets trouvées comme par enchantement en bord de route par un petit garçon faisant partie de l'équipe de football seront, par la suite, «broutées» par des chèvres. Du coup, les joueurs sont contraints d'évoluer pieds nus sur le terrain, avec toutefois des marques de peinture simulant la paire de baskets. Des péripéties et des situations loufoques viennent se greffer à la trame de l'histoire, à l'image du remplacement du douzième joueur par une gamine rousse. En somme, le titre choisi pour ce film, Timgad, ne revient pas, concrètement, sur l'histoire de ce magnifique site classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1982. Il sert plutôt de prétexte pour raconter l'éclosion de l'équipe junior de «La Juventus de Timgad». Ce long métrage se décline, certes, sous la forme d'une comédie faite de situations loufoques, mais cependant avec une redondance de clichés et une certaine mise en avant de la France. Le casting, pour sa part, a été servi magistralement par des acteurs majoritairement algériens, à l'image, notamment, de Sid Ahmed Agoumi, Myriam Akheddiou, Lotfi Yahya Jedidi et El Amri Khaouane et par des acteurs marocains. Lors du débat, le producteur algérien, Lotfi Bouchouchi, a indiqué que Timgad est un film assez réaliste, «avec une philosophie qui est assumée par Aziz Chouaki. Il y a toujours une vision derrière chaque film». Une vision, hélas, que le réalisateur Fabrice Benchaouche n'a pas pu donner lors de la projection presse, en raison de la non-délivrance de visa. Il est à noter que le long métrage Timgad, sorti en décembre, a décroché le Prix du public au Festival de cinéma méditerranéen de Montpellier. Il a été, également, sélectionné au marché de coproduction de Dubaï et au Forum européen des films méditerranéens de Brindisi (Italie). .