Une quantité de 50 000 m3 d'eau potable se perd, quotidiennement, dans la nature à cause de l'usure, de la corrosion des conduites souterraines, des fuites dans les unités de production, des piquages illicites pour le besoin de l'irrigation ou encore des comptages au forfait à l'origine d'un gaspillage considérable. Face à cette situation fort inquiétante, les responsables de l'hydraulique mettent en place un programme ambitieux qui vise en premier lieu la sensibilisation des citoyens à l'économie de l'eau. «L'efficacité de cette action de sensibilisation (qui a débuté mercredi 22 mars à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau) est tributaire de la contribution de tous les acteurs sociaux et leur implication continue dans la préservation de l'eau», a déclaré M. Meksi Abdelkader, directeur de l'Hydraulique de Tlemcen lors d'un point de presse organisé au niveau de son siège. «Aujourd'hui, 90% de la population de la willaya de Tlemcen ont accès à l'eau potable d'une façon ininterrompue. Cette nette amélioration est perçue chez les citoyens comme étant un acquis définitif d'où son gaspillage excessif», se désole M. Meksi. Parallèlement à cette action de sensibilisation, d'autres mesures destinées à lutter contre le gaspillage de cette denrée vitale sont mises en place. Il s'agit notamment de la généralisation du comptage individuel afin de responsabiliser les usagers sur leur consommation. «L'installation des compteurs individuels contraint les usagers à payer leur eau au prorata de leur consommation», explique notre interlocuteur. Pour les piquages illicites, M. Meksi compte sur le rôle que va jouer la police de l'eau en veillant à sa protection et en pénalisant toute infraction visant à son gaspillage. Réagissant à une question relative à la gestion des eaux usées, M. Meksi assure que, désormais, la gestion des eaux usées figure dans la priorité de son secteur. «Maintenant que l'accès à l'eau potable a connu une amélioration considérable, nos efforts seront dirigés vers le recyclage des eaux usées. Ce procédé est incontournable. Il nous permet de diminuer le volume des rejets des eaux usées dans la nature et constitue une importante ressource pour l'irrigation. Actuellement, deux stations d'épuration des eaux usées sont programmées, l'une à Sebdou pour protéger le barrage de Beni Bahdel contre la pollution et l'autre à Remchi pour la protection des eaux de la Tafna. D'autres stations d'épuration sont prévues à travers le territoire de la wilaya notamment à Ghazaouet où les eaux usées de la commune de Djeballa et de Nedroma se déversent dans la mer», indique M. Meksi.