Les deux animateurs de l'Alliance pour le Mouvement de la société pour la paix Abderrezak Makri (MSP) et Abdelmadjid Menasra (Front du changement) ont animé conjointement, hier, un meeting à la salle Maghreb à Oran. C'était une occasion pour présenter la liste de candidatures aux législatives prochaines, mais aussi pour annoncer symboliquement la concrétisation finale de cette union entre ces deux tendances issues du même courant islamiste, fondé par Mahfoud Nahnah, à qui on a rendu un vibrant hommage. Par son discours entaché de religiosité, Abderrezak Makri représente en quelque sorte le noyau dur de ce mouvement islamo-nationaliste qui revendique au passage sa part d'héritage de la symbolique du 1er Novembre. «Nous sommes un parti de gouvernement et notre Alliance est la seule qui présente des listes dans les 48 wilayas et qui peut donc faire face aux partis FLN et RND», a indiqué le président du MSP qui prône une Algérie exclusivement musulmane et une ville d'Oran «débarrassée de sa réputation de cité minée par la débauche». Pour lui, le gouvernement actuel est incapable de gérer la crise économique car les richesses engrangées durant les 16 dernières années n'ont pas été dépensées à bon escient, c'est-à-dire pour relancer une économie orientée vers la production. «L'Algérie est au bord de la faillite», soutient-il en pensant à la jeune génération qui vit aujourd'hui dans une certaine bulle, mais qui risque de se réveiller, si les choses restent en l'état, en découvrant le chômage de masse et l'inflation. Le MSP, qui a réalisé son meilleur score national, à Oran lors des législatives de 1997 (5 sièges sur 14), revendique aujourd'hui un minimum de 6 sur les 18 sièges prévus actuellement pour cette wilaya. «Nous ne sommes pas obligés d'accepter une majorité parlementaire qui ne reflète pas la majorité populaire», a déclaré Abdelmadjid Menasra qui a préféré orienter son discours vers des préoccupations purement politiques. «Les prochaines élections sont pour nous une occasion pour présenter des solutions qui nous permettront de sortir de la crise, contrairement à ceux qui vivent de la corruption et cherchent l'immunité parlementaire pour échapper à la justice ou pour fructifier davantage leurs affaires», a-t-il ajouté en mettant en avant l'idée que seul un changement démocratique conforme à la volonté du peuple peut garantir la vraie stabilité, celle qui ne sera ébranlée ni de l'intérieur ni de l'extérieur. Selon Menasra, «l'Algérie est dans le rouge» et son argument se base sur le fait que, paradoxalement, c'est lorsque les prix des hydrocarbures ont chuté que la loi de finances a été élaborée sur un prix de référence du baril de pétrole fixé à 50 dollars (37 auparavant). «La situation de l'Algérie ne peut pas supporter la poursuite de la politique de la majorité parlementaire existante aujourd'hui», prévient-il.