Les deux islamistes ont appelé les Oranais à se rendre en force aux urnes pour porter les candidats de l'Alliance au Parlement. Inaugurant une union fraîchement scellée entre leurs partis respectifs en prévision des élections législatives, Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix, et Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement, ont organisé, hier après-midi à Oran, un meeting pour appeler à voter pour une liste commune, portant le numéro 26, élaborée sous la bannière de l'Alliance du mouvement de la société pour la paix. Devant des militants venus de quelques wilayas de l'Ouest algérien, les deux islamistes ont appelé les Oranais à se rendre en force aux urnes pour porter les candidats de l'Alliance au Parlement. "Ces élections constituent une opportunité pour apporter des solutions, le changement et la stabilité au pays. Les Algériens ne sont pas obligés de subir une majorité parlementaire imposée, uniquement mue par des intérêts particuliers", a souligné le fondateur du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, premier à prendre la parole dans la salle du Maghreb. Pour le dissident du MSP, les législatives offrent également l'occasion de sanctionner les corrompus et les partis politiques qui les autorisent à se porter candidats aux élections. "Les gens achètent des places aux Parlement pour s'enrichir", a-t-il dénoncé en louant la probité des candidats présentés par l'Alliance dans les 48 wilayas.
"L'Algérie au bord de la faillite" Succédant à son allié du moment, Abderrezak Makri a, de son côté, estimé que les Algériens se trouvent aujourd'hui à la croisée des chemins et que les élections législatives de mai sont plus importantes que toutes les autres. "Malgré la précarité de la situation, l'Algérie a suffisamment de ressources pour s'en sortir, à condition de faire le bon choix", a-t-il déclaré en rappelant que des pays beaucoup moins bien lotis (Indonésie, Malaisie, Turquie, Afrique du Sud...) ont réussi à sortir de l'ornière. Usant d'un langage alarmiste, le dirigeant islamiste s'est attelé, par la suite, à brosser un tableau très peu reluisant de la situation socio-économique du pays en affirmant que "l'Algérie est sur le chemin de la banqueroute". "Nous avons besoin de deux millions d'entreprises économiques (contre seulement 600 000 aujourd'hui) pour espérer redresser la situation et s'émanciper de la dépendance aux hydrocarbures", a-t-il encore ajouté en soulignant la mal gouvernance qui a fait qu'en 16 ans "l'Algérie a engrangé 1 000 milliards de dinars et en a dépensé 800 milliards" sans parvenir à mettre en place une économie productrice de richesses. Résultat : "L'Algérie ne produit rien et importe tout", a-t-il constaté en soulignant qu'en 2014, les importations ont atteint 68 milliards de dollars contre "seulement" 12 milliards en 2001. En dépit de ces données alarmantes et d'autres indicateurs économiques qu'il donnera lors de son discours, Makri rassurera : "Une sortie de crise est possible, des solutions existent." Elles passent par le changement démocratique, la disqualification du gouvernement, la sanction de la corruption et la mise en place d'une gouvernance transparente. Ce qui n'est, selon lui, possible qu'à travers l'Alliance qu'il représente, seule à même de "tenir tête au FLN et au RND". Et le responsable du MSP en est sûr. "Si les législatives sont transparentes, l'Alliance sera très bien représentée au Parlement." S. Ould Ali