Le Parti socialiste des travailleurs (PST) compte bien donner un sens aux innombrables luttes enregistrées dans la sphère sociale, en se saisissant des prochaines élections législatives et de la tribune qu'elles offrent pour «faire entendre plus haut ce que pense le peuple d'en bas» et proposer une alternative à la voie libérale empruntée par le pouvoir. Le parti d'extrême gauche participera avec son unique liste, à Béjaïa, drivée par Kamel Aissat, enseignant universitaire et militant de longue date, suivi par des femmes et des hommes, tous des militants ayant fait leurs preuves dans les luttes et les mouvements sociaux, a fait savoir Sadek Akrour, qui a présenté hier la liste et le programme électoraux du PST, aux côtés de Kamel Aissat et Hocine Guernane, candidat. «Pour nous, les élections sont un moment de combat, un moment démocratique arraché par les luttes des opprimés dans le monde», a déclaré Sadek Akrour, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée à la permanence électorale du parti à Béjaïa. L'ancien maire de Barbacha, qui se chargera d'organiser la campagne électorale, voulait lever toute ambiguïté sur le pourquoi de la participation du PST aux prochaines élections. «Notre objectif est de construire un pôle de gauche. Ce n'est pas normal que Béjaïa soit récupérée par les forces de l'argent. Nous allons jouer aux trouble-fêtes lors de ces élections», a-t-il dit. Il a expliqué, par ailleurs, que le choix des candidats est dicté par «leur disponibilité». «Notre tête de liste c'est le PST, pour ne pas dire le socialisme», a-t-il renchéri. Quant à l'absence du PST dans les 47 autres wilayas, il a évoqué le contexte de «dépolitisation», le système des quotas et la banalisation du recours à l'argent pour l'achat des signatures et des voix dans le pays. Hocine Guernane a déclaré, pour sa part, qu'«on ne doit pas laisser les forces de l'argent s'accaparer l'APN. Est-ce une solution de rester à la maison et laisser ces gens-là, qui votent toutes les lois impopulaires, décider en notre nom ? La lutte, c'est soit par la rue, soit en se saisissant de cette tribune comme porte-voix. Les élections sont une conquête sociale qu'il ne faut pas laisser au pouvoir». De son côté, Kamel Aissat a affirmé que «si les clans au pouvoir se disputent au grand jour, c'est que notre camp est faible. Nous savons que les jeux sont déjà faits, on ne se fait aucune illusion là-dessus, mais nous avons un combat à mener, et ce combat nécessite des représentants qui vont porter la voix du peuple». Il a, par la suite, esquissé quelques points essentiels du programme du PST. Contre l'austérité imposée qu'aux travailleurs, il propose de faire l'inverse et de soumettre les riches à l'impôt sur la fortune. Au chapitre de l'agriculture, il plaide pour le recours aux coopératives agricoles qui valoriseront l'agriculteur local, fustigeant au passage les partenariats dans l'agriculture saharienne, signés avec les Américains et les Russes, une expérience qui a «échoué», selon lui, dans des pays comme l'Egypte ou le Mali. Au chapitre industriel, Kamel Aissat propose comme alternative à l'importation, le développement d'une industrie nationale, qui s'articulera prioritairement sur la formation des compétences et l'acquisition du savoir-faire. Pour la santé, il plaide pour l'option de la prévention. Au sujet du développement local, il est pour une répartition des budgets suivant les besoins, s'appuyant sur la rationalité et la science.