Un long tronçon de la RN 50, plusieurs dizaines de kilomètres, se trouve depuis plusieurs mois dans un état fortement dégradé. Cette partie de l'unique route nationale menant de Béchar à Tindouf est un véritable calvaire pour les automobilistes qui n'arrivent pas à comprendre les raisons d'un tel abandon. Les crevasses et autres nids de poule qui jalonnent ce tronçon situé à environ 200 kilomètres de la nationale, sur le territoire de cette wilaya, représentent de gros risques même pour les véhicules disposant d'une bonne suspension. L'état de cette route est encore plus catastrophique au niveau de oued Daoura, large de quelques 5 km et dont les importantes crues endommagent, sans cesse, cette voie unique ralliant le sud-ouest au reste du pays. « Un beau jour, on ne pourrait ni aller, ni venir de Tindouf si rien n'est entrepris en urgence », présagent les habitués de ce trajet. D'ailleurs, apprend-on, les crues de l'an passé ont coupé carrément le passage durant plus de deux jours contraignant les voyageurs « sinistrés », restés de part et d'autre de l'oued, à attendre la décrue. Plus grave encore : les crues de ce oued, à sec durant de longues périodes, ne sont pas prévisibles puisqu'elles proviennent des chutes de pluie qui s'abattent, fort loin, en territoire marocain d'où elles se déversent. Pour les utilisateurs de cette RN, seul la réalisation d'un long pont pourrait résoudre définitivement le problème et éviter un éventuel sinistre. Patience Actuellement, la dégradation fortement avancée de la route oblige les conducteurs à rouler à une vitesse fortement réduite pouvant descendre, par endroits, jusqu'à 20, voire 10 km/heure. Pour le routier ou le chauffeur d'autocar qui entame quotidiennement les 800 kilomètres séparant les deux villes, traverser ce guet-apens sans perdre patience relève de la prouesse. « On ne peut pas ‘'apprendre'' 100 kilomètres », nous lance le chauffeur pris au piège d'une ornière qui venait de faire rebondir dangereusement l'autocar. « Ce trou n'existait pas hier », ajoute-t-il. Il suffit parfois d'une légère averse pour entamer davantage cette route déjà mise à mal par les crues de oued Daoura. Et pourtant, et c'est ce qui intrigue le plus le voyageur, dès l'entame du territoire de la wilaya voisine, à environ 450 km du chef-lieu de wilaya de Tindouf, la RN 50 prend une autre allure. Les travaux de réaménagement et de revêtement entamés, de ce côté-ci, l'an passé, apprend-on, sont en achèvement offrant une route nouvellement tapissée au grand soulagement des conducteurs. Les commentaires des passagers de l'autocar se dirigeant vers Tindouf allaient bon train. Pourquoi une partie de cette même et unique voie de communication était-elle laissée dans un état pareil ? Sa prise en charge est-elle à l'ordre du jour du secteur concerné ?