Décrocher une bouse d'étude octroyée par des établissements d'enseignement étrangers est, a priori et sur le papier, à la portée de tous les universitaires, étudiants comme enseignants, et ce, à la faveur des programmes d'échanges interuniversitaires, notamment dans le cadre du système LMD. Ce dernier permet une mobilité accrue et accessible selon des paramètres objectifs de sélection. Erasmus, le programme phare de l'Union européenne, ou celui de Profas, fruit de la coopération universitaire algéro-francaise, sont les plus sollicités par nos étudiants. Dans les faits, accéder à ces bourses n'est hélas que mirage. Force est de constater que les étudiants algériens ne profitent guère de ce moyen pédagogique pour parfaire leur cursus universitaire ou, disons le, de ces avantages. Car, à l'ère de la mobilité, de la professionnalisation des études universitaires et de l'internationalisation des diplômes, il est plus que nécessaire pour nos étudiants de voyager et profiter ainsi d'autres expériences tout en s'ouvrant un peu plus sur le monde. Or, les bourses sont encore perçues par nos étudiants et nos responsables comme un privilège, voire des allocations touristiques. De ce fait, elles sont donc réservées à une certaine caste. Ainsi, les appels à candidature et autres annonces concernant des offres de bourses font l'objet systématiquement de sabotage orchestré dès leur lancement par les tenants de l'administration universitaire. On tente d'écarter le maximum de candidats et par un tour de vis l'on retrouve les noms des enfants de hauts responsables, des neveux et nièces de… Etant donné que les critères de sélection sont durs, il devient difficile donc de placer les «privilégiés du système» dans ces programmes d'échange, à moins que des modifications des bulletins des notes soient opérées afin de leur permettre un accès sans contrainte et prendre la place des plus doués et des plus méritants. Dans le cas contraire, les candidats sont envoyés dans un labyrinthe bureaucratique sans issue, sabordant ainsi toute chance d'obtenir une bourse. Même si, ces dernières années, les étudiants sont plus enclins à réclamer leur droit à un traitement équitable, par l'unique qualité du mérite dans l'accès aux bouses d'études pourvues par les établissements étrangers. A ces requêtes, l'administration répond souvent par le mépris. Elle les nargue, les accuses de «troubles» et d'être les suppôts des ennemis de l'Algérie, sans honte bue. Par ces agissements, l'administration continue à casser le rêve de milliers d'étudiants désireux de peaufiner leur cursus dans l'espoir d'une carrière professionnelle réussie.