Plusieurs dossiers seront au menu de ce rendez-vous : économie, politique et situation régionale. Une visite pour faire le bilan et des adieux ! Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, entame, depuis hier, une visite de deux jours en Algérie. Intervenant à quelques semaines de la fin du mandat du président François Hollande, cette visite, sans doute la dernière du genre pour le premier responsable du gouvernement actuel en France, est une occasion pour les responsables des deux pays de faire le bilan de cinq ans de coopération. Plusieurs dossiers seront au menu de ce rendez-vous : économie, politique et situation régionale. En effet, les discussions entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français devraient porter sur les «grands dossiers régionaux et bilatéraux». Alger et Paris qui se sont engagés, depuis 2012, à bâtir des relations d'exception, auront ainsi à faire le point sur le travail accompli. Le bilan, estime d'emblée Bernard Cazeneuve, «est positif». «Nos relations ont connu, depuis décembre 2012, un développement exponentiel pour atteindre un niveau d'excellence jamais égalé dans tous les domaines. Il était donc important pour moi de revenir en Algérie, un partenaire hautement stratégique, afin de dresser un bilan de ces cinq années de partenariat d'exception voulu par nos deux présidents», a expliqué le Premier ministre français dans une interview accordée, hier, à nos confrères de Liberté et El Khabar. Bernard Cazeneuve a également affirmé que les échanges permettront aussi d'examiner les voies et moyens permettant «de préserver pour l'avenir cette relation si unique et si forte». «Nous échangerons sur ce qui nous rassemble autour des enjeux méditerranéens et de notre collaboration dans la lutte antiterroriste. Sur ce sujet, notre mobilisation est essentielle. Notre réponse doit être ferme et coordonnée», a expliqué le Premier ministre français. La France, estime M. Cazeneuve, est le premier partenaire économique de l'Algérie qui a eu des investissements de qualité. «La France est le premier partenaire économique de l'Algérie si l'on prend en considération la qualité des investissements français dans le pays, qui s'élèvent à environ 1,8 milliard d'euros en 2015. Contrairement à d'autres pays, la France ne se contente pas de commercer avec l'Algérie, mais elle crée de la valeur dans ce pays : elle investit pour produire sur place, pour produire “algérien”, pour participer à la diversification et au développement de l'économie algérienne, pour générer de l'emploi et apporter des savoir-faire et des technologies», note-t-il. Sur le plan régional, le Premier ministre français a aussi évoqué les dossiers de la Libye et du Sahel. Selon lui, les deux pays partagent la même vision sur ces sujets. «La France et l'Algérie partagent la même vision au sujet des pays qui, comme la Libye, sont menacés par une forte instabilité. Seul un processus politique permettra le retour à une paix durable. C'est sur la base de cette vision commune que nos gouvernements entretiennent un dialogue étroit, régulier et nourri. J'en profite d'ailleurs pour saluer à nouveau le rôle fondamental que joue l'Algérie sur la scène régionale en particulier pour favoriser le retour de la paix et de la stabilité en Libye et au Mali», ajoute-t-il. En plus des questions économiques, les deux parties devraient aussi examiner les dossiers liés à la mémoire et à la circulation des personnes.