La filiale algérienne du groupe cimentier mondial LafargeHolcim prévoit d'augmenter sa production de ciment de 16%, cette année, par rapport à 2016, comptant notamment sur les performances de son usine d'Oggaz à Mascara, dont la production a augmenté de 10% durant ce dernier trimestre, mais surtout sur celle de Biskra, opérationnelle depuis août 2016. Lors d'une conférence de presse organisée jeudi à Alger en marge d'un séminaire technique sur la construction, le directeur général de LafargeHolcim Algérie, Jean-Jacques Gauthier, a indiqué que «l'Algérie n'a pas été autosuffisante en ciment, mais elle le sera prochainement grâce à la mise en service de nouvelles cimenteries pour répondre aux besoins du pays», précisant que son entreprise a investi, en trois ans, pas moins de 350 millions d'euros pour renforcer sa production de ciments, mais aussi des autres matériaux de construction (mortiers, granulats, bétons, plâtres et autres). Avec deux cimenteries, à M'sila et Oggaz (Mascara), et une troisième lancée l'année dernière à Biskra, en partenariat avec le groupe industriel privé Souakri, Lafarge Algérie totalise un volume de production de 11,5 millions de tonnes/an. Elle gère également, avec le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), la cimenterie de Meftah avec une capacité de production de 1,5 million de tonnes. Globalement, la production nationale actuelle de ciment avoisine 18 millions de tonnes/an, pour un besoin annuel de 21 millions de tonnes. Pas moins de 3 millions de tonnes de ciments sont donc importés chaque année. Cependant, avec l'entrée en production de plusieurs unités, publiques et privées, et le renforcement de la production de celles déjà existantes, l'année 2017 sera celle de l'autosatisfaction du marché national en ciment. Mieux encore, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a affirmé, récemment, que les projets de réalisation de cimenteries qui seront réceptionnés à l'horizon 2019-2021 permettront de dégager plus de 10 millions de tonnes de ciment à l'export, précisant que les cimenteries de Beni Saf et de Hadjar Soud, toutes deux réalisées à proximité de ports, seront orientées vers l'exportation. Notons par ailleurs que Lafarge Algérie a procédé, en marge de son séminaire, à la signature d'un accord de partenariat avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels en vue de former des stagiaires et des formateurs algériens dans les nouvelles techniques et technologies utilisées dans le bâtiment. Cet accord permettra aux stagiaires «de découvrir les nouvelles techniques du béton adoptées par les leaders de la construction au monde», a indique Ouardia Khaldi, directrice de l'orientation, des examens et de l'homologation au ministère. Elle a ajouté que ce partenariat a pour but de «répondre à la demande du marché de l'emploi en Algérie, au moment où l'économie nationale traverse une conjoncture particulière», précisant, dans ce sens, que des groupes de travail devront se réunir avec des représentants de LafargeHolcim afin de «revoir le programme national de la formation dans le bâtiment et les techniques du béton». «Il faut qu'on aille de l'avant pour rester au diapason de ce secteur important», a souligné encore Mme Khaldi, tout en précisant que les formateurs et les professeurs bénéficieront de «stages d'immersion dans les laboratoires de LafargeHolcim» pour découvrir toutes les nouvelles techniques.