La distribution des journaux a été perturbée, hier, dans plusieurs villes de l'ouest du pays. Selon le responsable d'une entreprise de diffusion, la distribution des journaux a été perturbée à près de 40% en moyenne à l'Ouest. A l'origine de cette perturbation, un vieux conflit larvé entre les principales entreprises de diffusion de journaux et les livreurs dépositaires a éclaté au grand jour pour la deuxième fois en l'espace d'une année. La majorité de la quinzaine de livreurs dépositaires de la presse n'ont pas assuré, hier, la distribution des titres de la presse nationale et locale. Pour faire face à cette situation, certains diffuseurs ont assuré eux-mêmes la distribution des journaux. A Oran, seuls deux buralistes sur 19 implantés au centre-ville n'ont pas été livrés en journaux. A Sidi Bel Abbès, les quotidiens n'ont pas été disponibles dans les principaux points de vente. A Chlef, hormis un journal national, tout le reste de la presse a déserté les étals. A Tiaret, seuls quatre titres régionaux ont été disponibles chez les buralistes. «Le principal point de discorde est lié au retard, voire au défaut de paiement des diffuseurs par certains livreurs mauvais payeurs. Autre point de litige : le non-respect par ces mêmes dépositaires des zones de distribution préalablement convenues avec les diffuseurs.» Un conflit similaire a éclaté l'an dernier avant que les deux parties n'aient aplani leurs divergences. En plein conflit, certains livreurs ont profité de cette crise pour réclamer une hausse sur leur marge bénéficiaire à 25% contre 20% actuellement. Les livreurs exigent également la non-restitution des journaux invendus aux diffuseurs. «Nous avons fait suffisamment d'efforts en prenant en considération en toute équité les intérêts de tous les partenaires. Nous leur avons proposé de travailler sur la base de conventions claires et équitables, mais les dépositaires livreurs n'ont pas voulu souscrire à cette démarche transparente. Ces livreurs dépositaires veulent instaurer une situation de monopole où ils seront en position de force et mettre les entreprises de distribution en faillite», se plaint le responsable d'une entreprise de distribution activant à l'Ouest. A l'heure où nous mettons sous presse, une réunion entre les distributeurs et les livreurs devait se tenir pour tenter de trouver une solution à ce conflit. Les trois principaux diffuseurs activant à l'Ouest se disent très solidaires pour trouver une solution durable à ce conflit qui pénalise à la fois les lecteurs et toute la chaîne de production de journaux.