La Haute Représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, a achevé hier une visite de près deux jours à Alger consacrée à l'«évaluation des relations entre l'Algérie et l'institution européenne» et à la mise en œuvre des recommandations adoptées lors de la 10e session du Conseil d'association Algérie-UE qui s'est tenue en mars dernier à Bruxelles. Ce rendez-vous avait, rappelle-t-on, pour principal objectif d'approfondir le dialogue politique, le partenariat stratégique et la politique européenne de voisinage. S'estimant désavantagée, l'Algérie avait notamment plaidé pour une refondation de son partenariat avec l'UE. Et elle a obtenu gain de cause sur de nombreux points. Les discussions entre les deux parties ont porté également sur la menace terroriste et les conflits qui affectent l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Pour justement mieux coordonner leurs efforts, il a été convenu de mettre en place un mécanisme de dialogue sécuritaire pour la lutte antiterroriste dans le cadre de la coopération bilatérale. S'agissant du conflit du Sahara occidental qui oppose le Front Polisario au Maroc, la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne a fait savoir que Bruxelles était en train de s'atteler à rendre conforme l'accord d'association qui lie l'UE et le Maroc depuis l'année 2000 à la décision rendue en décembre 2016 par la Cour européenne de justice. Cette décision dissocie clairement le Sahara occidental de l'accord UE-Maroc. L'arrêt de le CJUE rappelle que, au regard du droit international, le Sahara occidental n'est pas sous la juridiction du Maroc. Les juges européens avaient d'ailleurs insisté sur le statut séparé et distinct, garanti au territoire du Sahara occidental, en vertu de la Charte des Nations unies et du principe d'autodétermination des peuples. Mme Mogherini a, par ailleurs, rappelé la position de l'UE par rapport au conflit. Une position en tout point conforme aux résolutions de l'ONU pertinentes. Lors d'une conférence de presse animée hier conjointement avec Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini a indiqué que l'Algérie et l'Union européenne œuvraient «étroitement» à trouver des solutions aux problèmes communs. La responsable de la diplomatie européenne a exprimé, en outre, sa «satisfaction» quant au niveau d'approfondissement du partenariat «intense et très positif» entre l'Algérie et l'UE, ajoutant : «Nous avons beaucoup et bien travaillé.» A signaler que l'Algérie et l'UE tiendront, demain à Bruxelles, leur deuxième rencontre de haut niveau visant à renforcer leurs relations dans le domaine de l'énergie. Lors de cette réunion annuelle de haut niveau, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et le Commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, discuteront d'un autre grand dossier. Il s'agit du partenariat stratégique entre l'UE et l'Algérie.