Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de périnatalité 2016-2020, un séminaire régional a été organisé, jeudi dernier à Ouargla, avec la participation de 70 praticiens issus de différents structures de santé à travers les wilayas du sud-est du pays, à savoir Tamanrasset, Illizi, Laghouat, Ghardaïa, Biskra et Ouargla. Le programme de périnatalité vise à réduire la mortalité infanto-juvénile (enfants de moins de cinq ans) de 27,7 cas pour chaque 1000 naissances vives (26 000 décès par an, dont 80 % de nourrissons). Un chiffre appelé à chuter au dessous de la barre des 20 décès pour 1000 naissances vives à l'horizon 2020. Pour les intervenants, de par ses capacités matérielles et humaines, l'Algérie est capable de réduire d'une manière significative le taux de mortalité infantile, dont la composante principale concerne le nouveau-né. Plan d'action Le programme national de périnatalité s'articule sur diverses actions prioritaires, telles que la normalisation des salles d'accouchement, l'impératif d'ouverture des unités kangourou à travers le territoire national pour prendre en charge les nouveau-nés prématurés ou de petit poids, le travail en réseau pour rentabiliser les structures et le matériel, en plus de la normalisation des services de néonatalogie, selon le professeur Djamil Lebane, chef de service de néonatalogie au CHU Mustapha-Pacha et coordinateur du programme national de périnatalité et de néo-natalité au ministère de la Santé. L'objectif de cette rencontre est de développer le programme national en vue d'identifier des actions prioritaires à court terme avant de développer tous le programme, normaliser les salles de naissance en termes d'infrastructures, équipements et formation. L'objectif est de normaliser les unités de néonatalogie, tel que prévu par le décret exécutif de périnatalité et de néonatalogie de 2005, pour permettre aux acteurs de se mettre aux normes et travailler dans des conditions conformes aux standards internationaux, sachant qu'il y a beaucoup d'unités de néonatalogie et de services qui ne répondent pas aux normes requises. Formation Le problème fondamental relevé lors du séminaire est le manque de formation qu'«il faut faudra adapter aux réalités de la population d'aujourd'hui et continuer avec la coordination et le suivi de l'enseignement supérieur», dira M. Lebane, qui estime que «les spécialistes sont, soit non formés, ou insuffisamment formés». Il a d'ailleurs appelé le secteur de l'enseignement supérieur à se pencher sérieusement sur ce problème majeur de la santé publique, relevant que praticiens et gestionnaires n'ont souvent pas appliqué le décret en question. Ils sont tenus d'appliquer ce décret exécutif, qui a été approuvé par le gouvernement algérien et signé par le chef du gouvernement. Réhabiliter l'allaitement maternel La culture de l'allaitement maternel accuse une baisse significative, constate-t-on. Les mamans n'allaitent pas leurs enfants comme il se doit, elles les nourrissent au lait de vache, mettant leur santé en danger. «Il faut reprendre la culture de l'allaitement pour le bien-être et le développement de l'enfant». Il s'agit là d'un programme complet visant le renforcement du lien mère-enfant, selon les praticiens.