Les citoyens algériens réagissent de la sorte parce qu'ils ne se sentent pas représentés légitimement à travers cette campagne animée par des «démagogues» ou «des entrepreneurs politiques». Aussi, ils constatent que la plupart des partis sont juste des «machines bureaucratiques» pour la réussite des élections relevant de l'irrationalité. Par exemple, les programmes sont complètement ignorés. Ils n'en existent presque pas du tout. C'est une incompréhension qui s'additionne à la méconnaissance totale du profil des futurs élus choisis par ces associations politiques. Ces dernières, elles-mêmes, ne sont pas ancrées et connues, à travers leurs militants dans les différentes communes, daïras et wilayas et enfin, l'inexistence de la société civile. D'où l'émergence de cette réaction comme une forme de protestation et de résistance. C'est un mouvement de contestation, voire une onde de choc. Ce genre de comportement est l'engendrement d'un mouvement social pouvant être analysé comme le produit «de forces collectives» ayant une stratégie dynamique pour un renouveau du politique en Algérie. C'est en quelque sorte une forme de rébellion et de défiance vis-à-vis du processus des élections législatives et surtout le choix des candidats. Est-ce cela est dû à un manque de confiance entre l'élu et l'électeur ? C'est même plus que ça ! Cette situation d'incompréhension et d'inquiétude nous permet de poser l'interrogation suivante : quelle démocratie voulons-nous en Algérie ? Celle du peuple, de la nation, de l'Etat, des partis FLN ou RND, de quelques associations politiques appelées islamistes, des autres dits partis d'opposition, ou un mélange de tout cela ? Nous constatons par exemple, à travers les listes retenues que la députation, c'est-à-dire l'action politique noble des représentants du peuple, est devenue au fil du temps en Algérie, un véritable refuge, une sorte de retraite dorée pour les anciens commis de l'Etat et du pouvoir politique. D'ailleurs, les futurs candidats à cette élection sont pour la plupart d'anciens députés, d'anciens ministres, d'anciens walis, d'anciens cadres de l'Etat, d'anciens responsables de partis, de plusieurs ministres en activité, de quelques hommes d'affaires, des patrons d'entreprise, etc. Face à cette machine électorale, la réaction des Algériens ne s'est pas fait attendre. Finalement, il fallait s'y attendre. Non seulement à cause de la crise sociale et économique que traverse notre pays, mais surtout du désordre actuel au sein du pouvoir politique. L'autorité n'a plus d'autorité, mais en plus, le fonctionnement de certains partis dominants comme le FLN, le RND et certaines associations politiques dites islamistes, ne semble plus obéir ni aux normes ni aux valeurs quant aux exigences des Algériens par rapport au choix des députés et des dirigeants. Ces futures «élus», selon les Algériens ne peuvent en aucun cas produire le changement et les réformes tant souhaités par les électeurs. Et c'est le grand paradoxe algérien, où la démocratie semble avoir un sens «flottant», à partir de laquelle se structurerait un ensemble d'amalgames, de tensions, de manque de confiance, et du ras-le-bol des élus. C'est vrai que la démocratie est une solution, mais c'est également un grand problème en Algérie.