Djamel Ould Abbès mouille sa chemise. Depuis le début de la campagne pour les législatives du 4 mai, le secrétaire général du FLN enchaîne les meetings. Et à ceux qui le félicitent sur sa forme lui permettant de tenir le rythme des déplacements et des rencontres avec les militants, l'octogénaire réplique : «J'ai fatigué ceux qui voulaient me fatiguer.» A la maison des jeunes Rabah Chetaibi, à Dély Ibrahim, le patron du FLN a tenu à afficher au milieu de la centaine de militantes conviées pour l'occasion, son soutien indéfectible à Sid Ahmed Ferroukhi, tête de liste du parti dans la capitale. Un appui d'autant plus important à quelques jours du scrutin, que la candidature de l'ancien ministre de l'Agriculture a été décidé par la Présidence. «je félicite la liste d'Alger», a-t-il déclaré avant de se tourner vers M. Ferroukhi : «Vous n'allez pas les mains vides chez les Algériens, mais avec les réalisations du président de la République et président du parti, Abdelaziz Bouteflika.» Et d'énumérer tout ce que les Algériens doivent à leur Président : «Plus de trois millions de logements ont été distribués depuis l'arrivée du Président à la tête de l'Etat, sans compter les nouvelles universités construites et les routes réalisées.» Avant d'ajouter : «Nous, on ne promet pas, on réalise.» Depuis le début de la campagne, le secrétaire général du FLN a à maintes reprises affirmé que son parti avait le programme du Président comme seul étendard. «Il ne faut pas qu'on vous trompe. Notre programme est celui du Président», a-t-il une nouvelle fois lancé à la foule, avant de s'interrompre, quand son assistante s'approche du pupitre et lui tend son portable. Moment de flottement dans la salle, alors que Ould Abbès affirme devoir «répondre à cet appel» en s'éloignant des micros quelques minutes. Dans la salle, certains militants se laissent aller à des supputations. «C'est sûrement la Présidence», croit savoir une jeune femme qui porte une casquette siglée «FLN».