Les vétérinaires lancent un appel de détresse à l'adresse des autorités publiques pour la dotation des structures de santé animale en vaccin contre la nouvelle souche de la fièvre aphteuse (de sérotype A), en vue de stopper la propagation cette pathologie signalée dans quatre wilayas. Car, en dépit des assurances du ministre de la Santé, les cheptels bovins des wilayas de Médéa, Relizane, Sétif et Bordj Bou Arréridj sont toujours exposés au risque de contagion par les populations animales déjà contaminées et tout le cheptel national est en danger. Le ministre de l'Agriculture, Abdeslem Chelghoum, a affirmé, samedi dernier à partir de la wilaya d'Adrar, que «toutes les dispositions sont prises pour circonscrire la fièvre aphteuse». «Toutes les mesures préventives sont prises pour circonscrire et empêcher la propagation de la fièvre aphteuse, dont des cas d'atteinte de bovins ont été signalés dernièrement dans les wilayas de Relizane, Médéa, Sétif et Bord Bou Arréridj», a assuré le ministre. Parmi ces mesures, il a cité l'interdiction de déplacer le bétail entre les wilayas précitées ainsi que les quantités suffisantes de doses de vaccin contre cette pathologie animale à distribuer dans toutes les wilayas du pays pour entamer une opération de vaccination dans les prochaines 48 heures. Or, hier encore, les vétérinaires attendaient toujours du nouveau concernant le vaccin en question. Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique, (SNVFAP) met en garde contre les répercussions du retard accusé dans la vaccination. Les bêtes atteintes seront, par mesure de prévention, abattues, ce qui constitue «une perte colossale pour les éleveurs et le secteur qui met beaucoup d'espoir dans l'élevage pour la production laitière», explique Zakia Djitli, secrétaire nationale de ce syndicat, jointe hier par El Watan. Les responsables du secteur de l'agriculture sont alertés depuis 2014 sur la nouvelle souche de la maladie. Des dispositions devaient être prises avec des campagnes de vaccination pour éviter la contamination du cheptel national, cette maladie étant à transmission transfrontalière, «mais nos alertes sont restées sans suite» déplore la même vétérinaire. La corporation des vétérinaires déplore également le manque de moyens humains (effectifs) et matériels à leur disposition pour assurer les différentes campagnes de vaccination régulières ainsi que les opérations de contrôle et de prévention. Dans certaines régions, ces fonctionnaires ne disposent même pas de véhicule pour assurer la prise en charge des cas signalés. Pour Mme Djitli, «aujourd'hui la fièvre aphteuse risque de toucher aussi le cheptel ovin, mais le ministère de l'Agriculture refuse de nous écouter».