La formation politique dirigée par Louisa Hanoune vient de dénoncer ce qu'elle qualifie de «provocation» et de «manipulation» d'image. Un enregistrement de la candidate de Guelma, Saidi Louazna, diffusé par la télévision algérienne dans le cadre de la campagne, a été «flouté» et propagé sur les réseaux sociaux par des anonymes, sans doute pour semer encore plus la confusion en ces temps de polémique sur les visages cachés de certaines candidates. Le PT a décidé de porter plainte contre X. Mardi dernier, deux candidates du PT, Zerari Khadra, tête de liste à Sétif, et maître Saidi Louazna, n°2 sur la liste de Guelma conduite par Smain Kouadria, interviennent respectivement à 19h20 et 19h30 sur l'ENTV dans le cadre du temps d'antenne qui leur est consacré à l'occasion de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain. L'enregistrement diffusé par la télévision algérienne montre des candidates à visage découvert défendant la vision et le programme du Parti des travailleurs. Seulement, deux jours plus tard, la direction, les candidats et les militants du PT découvrent avec stupéfaction et consternation une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrant le passage de la candidate Saidi Louazna à l'ENTV avec un visage flouté, suggérant ainsi aux internautes que la candidate ne veut pas montrer son visage. «La vidéo existe, l'image est réelle et le son est celui de la candidate. Mais celle-ci n'a jamais caché son visage. D'ailleurs ces procédés et ces pratiques ne sont ni dans la culture ni dans les traditions du PT. Le floutage de l'image de notre candidate est fait pour nuire à notre parti», dénonce Ramdane Taazibt. Pour lui, le choix de la wilaya n'est pas fortuit. «Celui qui a manipulé l'image a choisi la wilaya de Guelma dont la liste est conduite par Smain Kouadria. A travers cet acte, ce sont le parti et la liste de Guelma qui sont ciblés», dénonce encore Taazibt. La Volte-face de Derbal Cet acte condamnable vient s'ajouter à l'affaire des «candidats sans visage». Les partis qui ont opté pour cette voie profitent du vide juridique existant en la matière, mais surtout des contradictions de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Interpellé à ce sujet, son président Abdelwahab Derbal a décidé, dans un premier temps, de sévir avant de se rétracter. En effet, la HIISE avait émis des mises en demeure aux partis dont les listes n'affichent pas les photos des candidates, arguant que «les citoyens ont le droit de connaître la personne à qui ils accordent leur voix». Mais jeudi, Derbal a corrigé sa position en opérant une surprenante volte-face. Pour lui, les partis politiques en campagne pour les législatives du 4 mai prochain sont «libres» de montrer ou pas les visages de leurs candidates, tant que leurs identités sont clairement présentées. «Cette pratique est conforme aux mœurs et traditions algériennes», défend le président de la HIISE .