L'Association des opticiens lunetiers de Tlemcen (AOLT) vient de lancer une initiative pour créer une organisation nationale des opticiens afin d'organiser la profession. C'est ce qu'a indiqué, jeudi à Oran, Dib Eisam, membre de l'association, en marge du 3e Salon international de l'optique et de la lunetterie qui se tient jusqu'à samedi à l'hôtel Sheraton. M. Dib a souligné l'urgence d'une telle organisation dans le pays, en raison des multiples dysfonctionnements qui existent et les risques de santé publique. Il déclare : «Aujourd'hui, tout le monde exécute des ordonnances, par exemple, alors que c'est interdit par la loi. En principe, seuls les opticiens-optométristes sont autorisés et qualifiés pour le faire. Mais ce n'est pas le cas et les patients ne font pas la différence. Les artisans lunetiers ne peuvent faire que la réparation, par exemple, et ils exercent seulement avec un registre du commerce et pas d'agrément du ministère de la Santé. C'est le cas aussi des lunetiers, qui exercent seulement avec le registre du commerce. Ces derniers sont autorisés par la loi et, selon leur qualification, à uniquement vendre des lunettes dites non optiques. Cependant, on trouve des artisans et des lunetiers qui exécutent les ordonnances provenant des ophtalmologues. C'est ce qui nous oblige à nous organiser, en plus d'autres problèmes liés à notre métier.» Notre interlocuteur rappelle son expérience au niveau de la wilaya de Tlemcen : «Dans toute la région de Tlemcen, nous avons recensé 60 opticiens-optométristes dont 35 font aujourd'hui partie de notre association, qui a été créée en 2015 seulement. Depuis, nous avons créé un label que tout le monde doit adopter et afficher dans son cabinet. Les cachets comprennent également ce label qualité et tous les adhérents ont uniformisé les formes et procédures pour protéger le consommateur et lutter contre le charlatanisme. Notre expérience a été très positive, car nous avons communiqué beaucoup. Nous passons à la radio et nous avons même un site internet (aoltlemcen.dz). Aujourd'hui, les gens font très attention et c'est tant mieux, car il s'agit des yeux, rien de plus précieux», a expliqué M. Dib. Par ailleurs, notre interlocuteur a commenté les mesures obligeant les professionnels de l'optique à avoir des cabinets d'une surface dépassant les 50 m2 : «Ce qui nous dérange, c'est que cette mesure soit appliquée avec effet rétroactif alors que pour les pharmaciens, par exemple, ce n'était pas le cas. Quoi qu'il en soit, c'est justement pour nous une occasion pour nous organiser et être un interlocuteur de premier ordre de l'administration. Je lance un appel à tous les praticiens pour qu'ils se joignent à nous, car il s'agit de la santé publique», a-t-il dit.