Dans les communes et localités de la daïra de Berrahal, le secteur de l'éducation est sinistré, particulièrement à Draâ Rich, Chetaïbi et Tréat où les établissements scolaires des trois paliers sont presque à l'abandon. La mauvaise gestion, le laisser-aller, l'indifférence des responsables de ce secteur ont entraîné la dégradation de la majorité des infrastructures scolaires. Face à l'isolement qui leur est imposé, les chefs d'établissement ne trouvent pas une oreille attentive à leurs problèmes. Ruine et désolation sont le constat auquel sont arrivés le wali et les élus locaux ce dimanche. Il est alarmant, et seul un miracle a fait qu'il n'y ait pas eu de graves accidents. Effarés et révoltés, les responsables ont, en effet, découvert des salles de classes menaçant ruine, des moyens de chauffage inefficients, des fils électriques dénudés au contact des élèves assis sur des tables brinquebalantes face à un tableau dangereusement placé, des toilettes non entretenues depuis des années…. Dans la localité de Draâ Rich, des élèves du primaire étaient pieds nus et très légèrement vêtus. Beaucoup n'avaient même pas de cartable ni de stylo. « Ce n'est pas croyable. J'ai l'impression de revivre les années du colonialisme avec des Algériens indigènes. Comment se fait-il que ces élèves n'aient pas bénéficié de l'aide financière et matérielle de l'Etat destinée aux enfants scolarisés », s'était révoltée Mme Berrezag, élue à l'Assemblée populaire nationale. Elle n'avait pas pu retenir ses larmes. « Vous auriez dû rester chez vous au lieu de faire de pareilles réflexions », lui a répondu le directeur de l'éducation. Cette situation est certainement pour beaucoup dans la démotivation et la démobilisation apparente relevée dans le milieu des enseignants et certains chefs d'établissement. Dans ces localités et communes enclavées au piémont de l'Edough et à forte concentration de populations démunies, les élèves des écoles primaires, du moyen et des lycées, grelottent de froid à longueur de journée durant tout l'hiver. Il n'y a pas d'appareils de chauffage. S'il en existe, ils sont inopérants parce que défectueux depuis leur installation ou pour manque de fuel. Les écoles primaires sont partout, même là où on s'y attend le moins dans des contrées très reculées et difficilement accessibles. Certains comptent en tout et pour tout 6 à 8 élèves comme à Mechtat Bahloul et Sgaïa. Ils sont encadrés par 2 enseignants (arabe/français). A Sidi Boufernana, ils sont à peine 21 régulièrement suivis par 4 enseignants. A Oued El Aneb, Tréat, Chetaïbi, le transport scolaire est insuffisant. Dans la localité de Zaouïa, les élèves sont contraints de faire 6 km à pied pour se rendre à leur lycée ou CEM à Chetaïbi. Il est même inexistant en différents lieux. Aujourd'hui, mardi, c'est au tour de 25 établissements scolaires des 3 paliers d'El Bouni et Berrahal d'être inspectés. Pourquoi ? Nul ne le sait puisque, après ces inspections, c'est de nouveau l'oubli.