Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), a animé hier un meeting populaire à salle des spectacles de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. D'emblée, l'ancien premier secrétaire national du plus vieux parti d'opposition est revenu sur l'officialisation de la langue amazighe dans la nouvelle Constitution. Pour lui, le combat continue pour que «la langue amazighe bénéficie des mêmes avantages que la langue arabe», a-t-il déclaré, en accusant le pouvoir de défaillance. «Le pouvoir a déraillé depuis 1962», dit-il, regrettant, au passage, le retard dans le lancement de la création d'une académie pour cette langue, pourtant garantie dans le cadre de la nouvelle Constitution. «Tamazight doit être enseigné dans tous les établissements du pays, sans exception», a-t-il martelé. Et d'ajouter : «Pourtant tamazight est une langue nationale et officielle, mais l'académie n'existe pas.» Evoquant le parcours du regretté Aït Ahmed, l'animateur du meeting organisé dans le cadre de la campagne électorale a rappelé à ses militants le long combat de Hocine Aït Ahmed pour tamazight et la démocratie : «Aït Ahmed a lutté durant toute sa vie pour tamazight et pour la démocratie. Son projet démocratique n'est pas destiné aux militants du FFS, mais à tout le peuple algérien». De son côté, Mohand Amokrane Cherifi, membre du présidium au FFS, est revenu dans son intervention sur le parcours du militant Hocine Aït Ahmed et surtout sur la vision du parti à l'horizon 2030. Tout en rendant un vibrant hommage à Aït Ahmed et à son long combat pour la démocratie et les droits de l'homme, M. Cherifi a informé l'assistance qu'au FFS, un programme pour une projection politique à l'horizon 2030 a été élaboré. «Notre vision pour l'Algérie est celle d'un pays souverain. Nous voulons un développement durable. La centralisation des richesses et du pouvoir est en haut. Il faut une approche territoriale de développement», a-t-il expliqué, tout en précisant qu'Aït Ahmed a inculqué à ses militants et à ses cadres une conscience politique. «Le FFS lutte pour la fin du système actuel», a souligné M. Chérifi. Djamel Baloul, tête de liste du parti à Bouira, a estimé que le pouvoir a transféré la crise au peuple. Pour lui, une élite défaillante est au pouvoir.