Les états de service de Djamel Ould Abbès durant la Guerre de Libération sont remis en cause par des moudjahidine. Le passé révolutionnaire de Djamel Ould Abbès est contesté par d'importantes figures de la Guerre de Libération. Depuis quelques jours, de nombreux moudjahidine prennent la parole publiquement pour remettre en cause le supposé «passé glorieux» du secrétaire général du FLN. Ces mises au point interviennent alors que le chef du FLN, depuis sa désignation à la tête du parti en 2016, célèbre à chaque meeting, son passé révolutionnaire en énumérant ses fait d'armes et ses contacts avec les plus importantes figures de la lutte armée, comme Krim Belkacem, chef historique du FLN durant la Guerre de Libération avec qui il affirme avoir eu des contacts. Lors d'un meeting, tenu à Mostaganem, en soutien à la liste du parti dans la région, le chef du FLN a franchi un autre palier en affirmant être un «ex-condamné à mort.» «Djamel Ould Abbès est un moudjahid et un condamné à mort et j'ai des documents qui le prouvent dans mon bureau à Alger. Je vais les mettre à la disposition de tous ceux que cela intéresse», a-t-il affirmé en réponse aux déclarations du moudjahid Abdelkader Guerroudj, qui, dans une lettre adressée le 5 avril au ministre de la Justice et publiée par El Watan, demandait des précisions sur le passé d'Ould Abbès. L'ex-condamné à mort réclamait un complément d'informations sur la date et le lieu de l'arrestation de Djamel Ould Abbès, l'attentat qui lui aurait valu cette condamnation, le lieu de sa détention, le nom de son avocat et la date de sa libération et affirme qu'en sa qualité d'ancien condamné à mort, il n'a jamais eu connaissance de la condamnation de Djamel Ould Abbès ni de ses faits d'armes durant la Guerre de Libération. L'ancien dirigeant du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), Mohamed Lamkami, est à son tour monté au créneau pour mettre en doute son passé dans la Guerre de Libération. Lors d'un colloque à Alger, l'ancien officier de l'ALN affirmait avoir connu le secrétaire général du FLN au lycée, mais qu'il avait perdu sa trace par la suite. «Je ne lui connais donc pas de passé de révolutionnaire ni avant ni pendant la Guerre de Libération», a déclaré le moudjahid. De son côté, Abdelkader Abid, dit Berkchi, ancien moudjahid de la région de Aïn Témouchent s'est fendu d'une lettre dans El Watan pour s'interroger sur le passé militant de Djamel Ould Abbès. «Comment pouvait-il être condamné à mort et aller en France, puis s'installer en Allemagne pour ses études ? Il prétend également avoir rencontré Ali Khodja. C'est incroyable qu'il cite le nom d'un moudjahid ou un condamné à mort avec qui il a milité à Témouchent», a dénoncé Abdelkader Abid, qui est revenu à la charge et clame à qui veut l'entendre que le secrétaire général du FLN «n'a jamais fait la guerre». Face à la polémique et aux accusations de la famille révolutionnaire, M. Ould Abbès campe sur ses positions sans toutefois apporter la preuve de ce qu'il avance.