Une initiative organisée conjointement par l'Association nationale des germanistes et enseignants d'allemand et l'Institut Goethe d'Alger, ayant réuni une trentaine de germanistes. Des universitaires et professeurs venant d'Oran, Tlemcen, Mila, Béjaïa, Alger, Chlef, Tiaret, Mascara ou encore Sidi Bel Abbès. C'est que cette association affiche réellement une dimension nationale. Ils partagent l'amour de la langue de Goethe. D'ailleurs, ils en sont les spécialistes-(linguistique et notamment la civilisation germanique). «L'idée a germé quand on a constaté un engouement pour l'allemand, bien que cette langue soit enseignée uniquement à partir de la 2e année secondaire. Elle est marginalisée en Algérie. Car elle est contrainte à un choix optionnel. Alors que l'allemand est la deuxième langue scientifique après l'anglais. Le problème est ‘‘l'employabilité''. Nous formons des professeurs d'allemand, mais qui ne trouveront pas d'emploi. Alors, ils enseignent le français. D'ailleurs, l'allemand ne figure pas à l'Institut de traduction. Un problème. Il faut se battre. Vous savez, nous comptons 1200 étudiants en allemand à l'université d'Oran. Des étudiants de Bouira, Tizi Ouzou, Ghardaïa, Tamanrasset ou Djanet viennent à l'université de Sidi Bel Abbès pour se spécialiser en allemand… A travers ce séminaire national, nous voulons promouvoir cette langue, nous connaître, profiter des expériences et autres expertises des uns et des autres, entre autres, celles de l'enseignement en Allemagne. Nous formons des multiplicateurs pour transmettre notre savoir aux étudiants et l'avenir de l'allemand en Algérie. Et par conséquent, ouvrir des postes à travers le pays. Créer de l'emploi mais pas du chômage. C'est un appel que nous lançons…», défendront sans «langue de bois» la présidente de l'Association nationale des germanistes et les enseignants d'allemand, Mme Belbachir Rafiaâ enseignante à l'université Oran II, la vice-présidente, Mme Benattou Rachida, universitaire à Alger II, le secrétaire général, Bellil Abdelkader, de l'université Oran II, ou encore Mme Douik Fatiha, chef de département d'allemand à l'université Djilali Liabès de Sidi Bel Abbès. Tirer la langue de la marginalisation Ce séminaire sur la formation s'est déroulé sous les auspices de Mme Dita Sachse-Toussaint, directrice de l'Institut Goethe d'Alger et collaboratrice depuis 30 ans à l'Institut allemand, présente, et Mme Karen Wulff, enseignante d'allemand et experte en pédagogie. Aussi, ce fut non pas un cours doctoral ou autre ex cathedra, mais une classe unique. Un cours interactif, dispensé magistralement par Mme Karen Wulff. Un bain linguistique où ça bouillonne, fuse, débat, compare et déménage. Et pour cause. Le formateur -Mme Karen Wulff- demandera à pousser les meubles pour faire place à un espace d'expression, à une «cacophonie» en rond d'oignon tournant. Pourquoi ? Pour que chaque séminariste ait 29 interlocuteurs. Et ce, pour créer et installer des automatismes d'expression. Ainsi que d'autres exercices d'application quant à des aptitudes du verbomoteur et cryptomoteur, reconstitution de textes, création d'exercices interactifs, réalisation de schémas linguistiques comme celui de Jakobson, et ce, selon le profil, les prérequis, le niveau et la réalité de l'apprenant sur le terrain. Les prochains séminaires se tiendront prochainement à Alger et dans les wilayas du sud du pays. Alors, salut les germanistes. Enfin, «Hallo die Germanisten».